Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective menée par le biais d'un examen des dossiers médicaux électroniques aux Etats-Unis, ayant inclus des patientes
, participant au dépistage du cancer du col de l’utérus, et ayant eu au moins un résultat cytologique au sein d'un unique établissement de santé entre janvier 2015 et décembre 2018. Les patientes dont la cytologie de dépistage était anormale et qui n'avaient pas obtenu de résultats de tests diagnostiques ont été exclues de l'analyse. Les données ont été analysées de décembre 2019 à novembre 2021.
. Des analyses en sous-groupes ont été effectuées pour les patientes ayant reçu un schéma vaccinal complet selon les directives de l'Advisory Committee on Immunization Practices et en fonction de l'âge auquel a été initiée la vaccination (moins de 21 ans versus 21 ans ou plus).
Au total, 46 988 patientes, d’âge moyen
28,7 (+/- 4,5) ans, ont été incluses, parmi lesquelles
15 494 (33,0%) étaient au moins partiellement vaccinées et
4 289 (9,1%) avaient des résultats cytologiques anormaux sur la période étudiée. Parmi ces dernières,
la VPP pour le diagnostic de lésions classées CIN-2 ou plus sévères était plus faible chez les personnes vaccinées (17,4% ; IC95% : [16,4%-18,4%]) que chez les personnes non vaccinées (21,3% ; IC95% : [20,4%-22,3%]). La VPP était par ailleurs significativement
plus faible chez les patientes ayant bénéficié d’un schéma vaccinal complet versus incomplet (15,9% versus 22,4%), en particulier lorsque la vaccination avait débuté
avant 21 ans (11,9% versus 30,7% à l’âge de 21 ans ou plus).
Ainsi, dans une population américaine pour laquelle la couverture vaccinale contre HPV était relativement faible, la VPP de la cytologie du col de l'utérus pour le diagnostic de lésions classées CIN-2 ou plus sévères était significativement plus faible parmi les individus vaccinés. La VPP diminuera probablement à l'avenir, à mesure que la population bénéficiant d'une meilleure couverture vaccinale contre HPV vieillit et se soumet au dépistage. Partant du postulat qu’au fur et à mesure que la prévalence d’une pathologie (ici lésions CIN-2 ou plus sévères) diminue, la VPP d’un test diminue également (et le nombre de faux positifs augmente), les auteurs précisent que la confirmation de ces résultats pourrait justifier une évolution dans la stratégie de dépistage, notamment pour les femmes ayant bénéficié d’une vaccination complète et précoce, dès lors qu’elles étaient âgées de moins de 21 ans. Autrement dit, d’après les auteurs, le risque accru observé d'un résultat faussement positif de la cytologie cervicale chez les personnes vaccinées contre HPV pourrait justifier une stratégie de dépistage ajustée selon le statut vaccinal, chez les personnes sus-citées présentant un faible risque de cancer du col de l'utérus.