Press reviews


En janvier 2023, s’est réuni un comité d’experts (représentants de patients, professionnels de santé) pour formuler de nouvelles recommandations destinées à encadrer le risque de méningiome lié à l’utilisation de certains progestatifs (médrogestone, progestérone, dydrogestérone et dienogest) faisant actuellement l’objet d’études épidémiologiques.  

Dès les années 2019 et 2020, des mesures avaient été mises en place suite à des études épidémiologiques mettant en évidence une augmentation dose-dépendante du risque de méningiome pour trois progestatifs (acétate de cyprotérone, nomégestrol, chlormadinone). Depuis, des cas de méningiome ont été recensés avec d’autres progestatifs et les experts estiment qu’un effet de classe ne peut pas être exclu à ce stade.  

Les recommandations formulées par le comité d’expert ont été publiées le 2 mars 2023 et précisent que l’introduction d’un traitement progestatif est contre-indiquée – sauf exception à évaluer en RCP - chez les patients ayant un méningiome ou un antécédent de méningiome. Avant toute nouvelle prescription de progestatif ou switch entre médicaments progestatifs, le prescripteur doit vérifier l’historique de prescription des progestatifs (molécules, durée d’utilisation). Le traitement progestatif doit être prescrit à la dose minimale efficace et la durée d’utilisation doit être la plus courte possible. La poursuite du traitement progestatif doit être réévaluée au moins annuellement, en particulier à l’arrivée de la ménopause. L’apparition de signes cliniques neurologiques évocateurs en cours ou suite à un traitement justifie la prescription d’une IRM cérébrale.  

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Source(s) :
ANSM. Risque de méningiome et progestatifs : recommandations générales pour limiter ce risque. ;

Quelle que soit l’indication d’un geste chirurgical chez un nouveau-né, les options de traitement antalgique en post-opératoire regroupent les opioïdes (principalement morphine, fentanyl et rémifentanil), les interventions non pharmacologiques et d’autres médicaments. La prescription d’opioïdes nécessite d’être précisément évaluée, au regard de leur effet antalgique puissant, mais aussi de leur impact négatif sur le développement cérébral.  

Cette revue Cochrane avait pour objectif d’évaluer les avantages et les inconvénients des opioïdes systémiques utilisées chez les nouveau-nés après une chirurgie, en comparaison d’une absence d’intervention, d’interventions non pharmacologiques ou d’autres médicaments. Plusieurs bases de données médicales et registres d’essais cliniques ont été consultés en mai 2021. Ont été inclus quatre essais cliniques contrôlés randomisés menés sur 331 nouveau-nés prématurés et nés à terme présentant des douleurs post-opératoires. Les critères de jugement principaux étaient l’évaluation de la douleur, la mortalité toutes causes confondues pendant l’hospitalisation, les troubles neurodéveloppementaux majeurs et les résultats cognitifs et éducatifs des enfants âgés de plus de 5 ans.  


Les données collectées et analysées révèlent des preuves limitées sur l’administration d’opioïdes pour la douleur post-opératoire des nouveau-nés par rapport à un placebo, à d’autres opioïdes ou au paracétamol. Les données ne permettent pas de conclure sur différents points :  

- l’efficacité antalgique du tramadol par rapport au placebo ;
- la réduction de la mortalité par le fentanyl par rapport au tramadol ;
- la réduction de la douleur par la morphine par rapport au paracétamol.  

Aucun des essais pris en compte n’a rapporté de score de douleur, de mortalités toutes causes confondues pendant l’hospitalisation, de troubles neurodéveloppementaux majeurs, de résultats cognitifs et éducatifs après l’âge de 5 ans, de rétinopathie du prématuré ou d’hémorragie cérébrale. Enfin, aucune étude n’a comparé l’effet des opioïdes par rapport aux interventions non pharmacologiques.  
 

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Source(s) :
Mari Kinoshita et al. Systemic opioids versus other analgesics and sedatives for postoperative pain in neonates. ;

Les mesures hygiéno-diététiques centrées sur l’alimentation et l’activité physique font partie intégrante de la prise en charge du sujet prédiabétique ou diabétique de type 2 et ont montré leur intérêt dans le contrôle de la glycémie et l’évolution de la maladie diabétique. Mais sont-elles également capables de modifier le risque de cancer, accru avec le diabète ? Cette question a fait l’objet d’une récente revue de littérature.  

Les chercheurs ont inclus des essais contrôlés, randomisés, avec une période minimale de 24 mois d’intervention sur l’alimentation et l’activité physique chez des sujets prédiabétiques ou diabétiques de type 2. Au total, 6 essais cliniques ont été pris en compte, représentant 12 841 participants. Une méta-analyse par paires avec un modèle à effets aléatoires et un modèle mixte linéaire général a permis de déterminer les risques relatifs et les intervalles de confiance. La certitude des données probantes a été évaluée par une approche GRADE. L’analyse des sous-groupes a été effectuée en se basant sur la glycémie.  

Parmi les participants, le risque relatif combiné de mortalité par cancer comparant les interventions sur l’alimentation et l’activité physique et les interventions habituelles était de 0.94 (IC à 95 % 0,81 à 1,10 et de 0,82 à 1,09 en fonction du modèle utilisé). La plupart des études prises en compte présentaient un faible risque de biais et la certitude des données probantes était modérée. Cette méta-analyse révèle que les interventions centrées sur l’alimentation et l’activité physique n’ont pas d’effet significatif sur le risque de cancer chez les sujets prédiabétiques et diabétiques de type 2. Les auteurs de l’étude suggèrent l’intérêt d’évaluer des interventions axées sur d’autres aspects du mode de vie susceptibles d’influencer le diabète, mais aussi le risque de cancer.  
 

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Source(s) :
Minghui Zhang et al. : Cancer outcomes among prediabetes and type 2 diabetes populations with dietary and physical activity-based lifestyle interventions: A systematic review and meta-analysis. J Clin Endocrinol Metab. ;

 
Si l’inflammation microscopique a une valeur pronostique déterminante dans la colite ulcéreuse, la grande variabilité d’interprétation constatée entre les observateurs complique l’évaluation des biopsies.  

Dans une nouvelle étude, des chercheurs ont développé et validé un système de diagnostic utilisant l’intelligence artificielle pour évaluer les biopsies de colite ulcéreuse et prédire le pronostic des patients. Au total, 535 biopsies, prélevées sur 273 patients atteints de colite ulcéreuse, ont été classées selon l’indice de rémission histologique PICaSSO, l’indice de Robarts et l’indice histologique de Nancy. Un réseau de neurones convolutif a été développé pour distinguer la rémission de l’activité sur un sous-groupe de 118 biopsies.

L’outil d’intelligence artificielle a été calibré sur 42 biopsies, puis testé sur 375 biopsies. Il a également été utilisé pour prédire l’évaluation endoscopique et l’apparition de poussées de colite ulcéreuse à 12 mois. Les résultats obtenus ont été comparés avec ceux obtenus par des évaluateurs et observateurs humains. La spécificité, la sensibilité et la prédiction pronostique ont été déterminées.  

Les données recueillies ont établi les performances de l’intelligence artificielle pour distinguer la rémission de l’activité histologique dans les biopsies de colite ulcéreuse et pour prédire les poussées. Cette nouvelle technologie pourrait permettre d’accélérer, de normaliser et d’améliorer l’évaluation histologique de la colite ulcéreuse, en pratique clinique comme dans les essais cliniques.  

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Source(s) :
Marietta Iacucci et al. Artificial Intelligence enabled histological prediction of remission or activity and clinical outcomes in ulcerative colitis. Gastroenterology. 2023 Mar 3 ;

2023-03-29

Les nouvelles recommandations de la Haute Autorité de Santé pour la vaccination contre la Covid-19 en 2023

Allergology and Immunology Public health and social medicine Infectiology

La Haute Autorité de Santé (HAS) vient de mettre à jour ses recommandations de rappel de vaccination contre la Covid-19 pour définir la stratégie vaccinale de l’année 2023. Actuellement, le virus SARS-CoV2 circule toujours sur le territoire français, avec des variants qui semblent moins sévères. La HAS détermine les publics éligibles au rappel de vaccination à l’automne 2023 pour une protection efficace durant la prochaine saison hivernale.  
Ces recommandations précisent l’intérêt d’une campagne de rappel à l’automne 2023 pour les personnes à risques de forme sévère (personnes âgées de plus de 65 ans, femmes enceintes, personnes atteintes de certaines comorbidités quel que soit leur âge), les membres de leur entourage ou les personnes en contact régulier avec elles (en particulier les professionnels des secteurs sanitaire et médico-social). Cette campagne doit idéalement se dérouler en parallèle de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, les publics les plus fragiles étant sensiblement les mêmes.  

Dans l’attente de cette campagne automnale, la HAS recommande une dose supplémentaire de vaccin au printemps 2023 pour les personnes à très haut risque de forme sévère de la Covid-19 (personnes âgées de plus de 80 ans, personnes immunodéprimées et personnes à très haut risque de forme sévère) si leur état de santé ou leur niveau de protection vaccinale indiquent la nécessité d’un rappel vaccinal. Cette dose supplémentaire de vaccin doit intervenir dans un délai minimal de 6 mois après la dernière dose ou après une infection par le SARS-CoV2, quel que soit l’âge de la personne et le nombre de doses vaccinales reçues.  

Pour le choix des vaccins, la HAS préconise l’utilisation des vaccins à ARNm bivalents adaptés contre le nouveau variant Omicron, quel que soit les vaccins reçus pour les précédentes doses.  

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Source(s) :
Haute Autorité de Santé. Covid-19 : la HAS publie sa recommandation de stratégie vaccinale pour 2023. COMMUNIQUÉ DE PRESSE - Mis en ligne le 24 févr. 2023. ;

Plusieurs études ont suggéré un intérêt du PET-CT au 18F-FDG chez les patients atteints de bactériémie à Staphylococcus aureus, mais aucune n’avait pris en compte le biais temporel immortel. Des chercheurs viennent de réaliser une étude de cohorte multicentrique (7 centres hospitaliers) prospective sur l’ensemble des patients atteints de bactériémie à Staphylococcus aureus (476 au total). Sur l’ensemble des patients, 37 % ont subi un PET-CT au 18F-FDG sur indications cliniques dans le cadre de la prise en charge habituelle. Le critère de jugement principal de l’étude était la mortalité toutes causes confondues à 90 jours et le critère de jugement secondaire la mortalité liée à l’infection à 90 jours. Dans une analyse en sous-groupe, les chercheurs ont déterminé l’effet du PET-CT au 18F-FDG chez les patients présentant un risque élevé d’infection métastatique.   

La mortalité toutes causes confondues à 90 jours était de 31 % et la mortalité liée à l’infection à 90 jours de 17 %. Le hazard ratio ajusté pour la mortalité toutes causes confondues était de 0.50 (IC95 % : 0,34-0,74) chez les patients ayant subi un PET-CT au 18F-FDG. Le hazard ratio était ramené à 1.00 (IC95 % 0,68-1,48), en prenant en compte le biais temporel immortel. La correction avec le biais temporel immortel supprimait de même l’effet du PET-CT au 18F-FDG sur la mortalité liée à l’infection à 90 jours ou sur la mortalité liée à l’infection chez les sujets à haut risque d’infection métastatique. Le biais temporel immortel serait donc capable d’expliquer l’effet du PET-CT au 18F-FDG chez les patients atteints de bactériémie à Staphylococcus aureus.  

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Source(s) :
Thomas W van der Vaart et al. Positive impact of [18F]FDG-PET/CT on mortality in patients with Staphylococcus aureus bacteremia explained by immortal time bias. Clin Infect Dis. 2023 Mar 4 ;

L’amoxicilline est indiquée dans le traitement de différentes infections bactériennes au cours de la grossesse, aux doses usuelles de l’adulte. Pourtant, les effets de l’exposition prénatale à l’amoxicilline restent peu documentés. Dans cette étude, les effets de l’exposition prénatale à l’amoxicilline sur le développement du cartilage fœtal à différents stades de la grossesse ont été évalués sur des modèles de souris.

Des souris en gestation ont reçu en milieu et fin de grossesse différentes doses d’amoxicilline, soit au cours d’un traitement unique, soit au cours de traitements multiples. Le cartilage fœtal du genou était prélevé en fin de grossesse pour évaluer le nombre de chondrocytes, les marqueurs liés à l’équilibre entre prolifération et apoptose, ainsi que la voie de signalisation TGF-béta. Les données obtenues révèlent que les souris traitées en fin de grossesse, en traitement unique ou multiple, à la dose d’amoxicilline comparable à celle administrée aux femmes enceintes, présentaient des fœtus mâles avec un nombre de chondrocytes et des marqueurs de synthèse matricielle réduits. Un phénomène non observé chez les fœtus femelles. Les résultats de l’étude mettent en évidence que l’amoxicilline serait toxique aux doses usuelles en fin de grossesse pour le cartilage du fœtus uniquement chez les fœtus mâles. Ces résultats constituent une première évaluation de la potentielle chondrotoxicité fœtale de l’amoxicilline administrée au cours de la grossesse.

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Source(s) :
Hanwen Gu et al. : Stage-, dose-, and course-dependent inhibition of prenatal amoxicillin exposure on fetal articular cartilage development in fetal mice. Toxicol Appl Pharmacol. ;

2023-03-20

Une comparaison des effets indésirables de plusieurs traitements immunomodulateurs de la polyarthrite rhumatoïde.

Allergology and Immunology Pharmacology and toxicology Rhumatology

Dans une récente étude, des chercheurs ont comparé l’incidence de plusieurs événements indésirables majeurs (infections, problèmes cardiovasculaires majeurs, tumeurs malignes) de trois traitements de la polyarthrite rhumatoïde : le tofacitinib, le baricitinib et les inhibiteurs du TNF. Une analyse rétrospective des données de 499 patients atteints de polyarthrite rhumatoïde a été menée, avec respectivement 192 patients traités par le tofacitinib, 104 patients traités par le baricitinib et 203 patients traités par un inhibiteur du TNF.

Pour les deux inhibiteurs de JAK (tofacitinib et baricitinib), les risques majeurs d’événements indésirables étaient les maladies infectieuses graves en particulier le zona, les maladies cardiovasculaires majeures et les tumeurs malignes. Le risque de malignité globale par rapport à la population générale était augmenté à la fois avec les inhibiteurs de JAK et les inhibiteurs de TNF, mais de manière non significative. D’autres facteurs que le type de traitement entraient en ligne de compte dans la survenue des événements indésirables, notamment la dose de corticoïdes pour les maladies infectieuses autres que le zona et l’âge avancé pour le zona. Le risque de zona était supérieur avec les inhibiteurs de JAK par rapport aux inhibiteurs de TNF, sans différence significative entre les deux inhibiteurs de JAK. Le risque infectieux global se révélait également similaire entre les deux inhibiteurs de JAK.

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Source(s) :
Tomohisa Uchida et al. : Comparison of risks of cancer, infection, and MACEs associated with JAK inhibitor and TNF inhibitor treatment: a multicenter cohort study. ;

La découverte des neurones miroirs constitue l’une des grandes avancées récentes des neurosciences. Ils désignent des neurones qui sont activés de la même manière par deux stimuli différents : la réalisation d’une action et l’observation de la même action par une autre personne. L’illustration la plus connue des neurones miroirs est le bâillement.

D’après les études antérieures, les neurones miroirs auraient une fonction majeure dans la cognition sociale et interviendraient notamment dans les processus d’apprentissage (imitations), mais aussi dans les phénomènes affectifs, comme l’empathie ou au contraire l’antipathie. Pour les chercheurs, ces neurones miroirs sont essentiels pour la prise de conscience et la compréhension des interactions sociales.

   Dans ce contexte, une récente étude s’est intéressée aux neurones miroirs de modèles de souris pour en savoir plus sur leur importance dans les phénomènes d’agression entre individus. Les travaux présentés démontrent que l’activité de certains neurones (neurones VMHvlPR) de l’hypothalamus de souris reflète l’activité de neurones miroirs conditionnée par une action de la souris elle-même ou par la même action mais effectuée par d’autres souris. Les chercheurs ont constaté que l’activation de ces neurones miroirs d’agression est essentielle pour déclencher une activité de lutte chez la souris. Les souris peuvent alors adopter des comportements agressifs, même vis-à-vis de la souris à l’origine de l’activation des neurones miroirs.

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Source(s) :
Taehong Yang et al. : Hypothalamic neurons that mirror aggression. Cell. 2023 Feb 7;S0092-8674(23)00052-1. ;

L’Organisation Mondiale de la Santé préconise la mise en place de taxes sur les sodas et les boissons sucrées pour réduire la consommation de sucre, en particulier chez les jeunes. Des chercheurs ont récemment évalué l’évolution sur les 16 dernières années de la consommation quotidienne de soda chez les adolescents de quatre pays européens (Belgique, Finlande, France et Portugal) ayant mis en place une taxe sur les sodas. Ils ont comparé cette évolution avec celle de cinq autres pays européens n’ayant pas mis en place de système de taxation des boissons sucrées. Au total, 165 521 adolescents âgés de 13 à 15 ans, dont 51.2 % de filles, ont été inclus dans cette étude. Le niveau socio-économique des adolescents a été déterminé par l’échelle d’aisance familiale.  

Avant la mise en place d’une taxe sur les boissons sucrées, la consommation quotidienne de sodas apparaissait supérieure chez les adolescents de niveau socio-économique faible en France et en Belgique, alors que la consommation de soda n’était pas dépendante du niveau socio-économique en Finlande et au Portugal. Une fois la taxe sur les boissons sucrées mise en place, la consommation quotidienne de soda était réduite, tous niveaux socio-économiques confondus en Belgique, en Finlande et au Portugal. En France, seuls les adolescents de faible niveau socio-économique présentaient une consommation quotidienne de soda réduite. La comparaison des données avec les pays sans taxation des boissons sucrées révélait une consommation de soda stable dans trois pays, mais en baisse significative chez les adolescents de niveau socio-économique moyen à élevé dans deux autres pays. L’influence du niveau socio-économique sur la consommation de sodas chez les jeunes n’a pas été modifiée par la mise en place d’une taxe sur les boissons sucrées, sauf en France. La mise en place d’une taxe permettrait de réduire la consommation de boissons sucrées chez les jeunes et s’avère donc une mesure intéressante pour préserver leur santé.  
 

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Source(s) :
Angeline Chatelan et al. : Tax on sugary drinks and trends in daily soda consumption by family affluence: an international repeated cross-sectional survey among European adolescents. ;

Deux études récentes ont évalué l’impact de la crise sanitaire de la Covid-19 sur le risque de suicide chez les jeunes américains. La première étude est une étude transversale ayant analysé les données nationales sur le suicide des jeunes américains (âge 5-24 ans) entre 2015 et 2020. Le sexe, l’âge et l’origine ethnique ont été pris en compte. Les analyses statistiques ont permis d’estimer le nombre mensuel de suicides attendus (à partir de la tendance des décès mensuels avant la Covid-19) et de comparer ces données avec les suicides observés sur les dix premiers mois de la pandémie (du 1er mars 2020 au 31 décembre 2020).  

Sur l’année 2020, 5 568 suicides de jeunes ont été recensés, dont 4 408 garçons, 1 009 d’origine hispanique, 170 d’origine amérindienne, 262 d’origine asiatique, 801 d’origine africaine et 3 321 d’origine caucasienne. Les données révèlent une augmentation significative du nombre total de suicides chez les jeunes en lien avec la Covid-19, par rapport aux suicides attendus, avec un nombre de décès excédentaire évalué à 212 sur la période de dix mois considérée dans l’étude. Les jeunes les plus exposés à ce risque semblaient être les garçons, les jeunes âgés de 5 à 12 ans ou de 18 à 24 ans et les jeunes d’origine amérindienne ou africaine. Le décès par arme à feu apparaissait plus fréquent.  

La seconde étude a porté sur les suicides de jeunes âgés de 10 à 17 ans, survenus au cours des années 2020 et 2021. Les chercheurs ont distingué les suicides liés à la Covid-19 (552 suicides) et ceux non liés à la crise sanitaire (408 suicides) et pris en compte différents paramètres (les caractéristiques démographiques, les facteurs de stress, les antécédents sociaux et de santé mentale, les perturbations de scolarité liées à l’épidémie). Les résultats ont mis en évidence que les suicides liés à la Covid-19 étaient plus souvent par pendaison, se produisaient davantage dans les banlieues que les suicides sans lien avec la situation sanitaire. Par ailleurs, les jeunes affectés par la pandémie étaient plus fréquemment touchés par un isolement, des difficultés scolaires, des troubles dépressifs ou anxieux.  

Ces deux études confirment que la pandémie de la Covid-19 a impacté la santé mentale des jeunes et induit une hausse des suicides. Elles fournissent également des clés pour adapter les stratégies de prévention du suicide chez les jeunes. 

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Source(s) :
Jeffrey A Bridge et al. : Youth Suicide During the First Year of the COVID-19 Pandemic. Pediatrics. ; Patricia G Schnitzer et al. : The COVID-19 Pandemic and Youth Suicide: 2020-2021. Pediatrics. 2023 Feb ;

Le myo-inositol, naturellement présent dans les céréales, le maïs, les légumineuses et la viande, est directement associé à la sensibilité à l’insuline dans le diabète de type 2. Des chercheurs ont récemment mis à jour les données obtenues en 2015 sur l’effet de la supplémentation en myo-inositol chez les femmes enceintes pour améliorer la sensibilité à l’insuline et donc réduire le risque de diabète gestationnel. Différentes bases bibliographiques ont été consultées pour inclure des essais contrôlés randomisés, évaluant les effets du myo-inositol, toutes doses confondues, seul ou en association, sur la prévention du diabète gestationnel, par comparaison avec une absence de supplémentation, un placebo ou une autre intervention.  

Au total, sept essais contrôlés randomisés (un mené en Irlande et six en Italie) sur 1 319 femmes enceintes (entre 10 et 24 semaines de grossesse) ont été pris en compte pour les analyses. La méta-analyse révèle que le myo-inositol pourrait réduire l’incidence du diabète gestationnel dans six études (1 140 femmes) (RR 0,53, IC95 % 0,31 à 0,90) et des troubles hypertensifs de la grossesse dans cinq études (1 052 femmes) (RR 0,34, IC95 % 0,19 à 0,61). Par ailleurs, l’effet de la supplémentation en myo-inositol sur la prise de poids de la mère et les traumatismes périnéaux n’était pas évident, en raison d’un niveau de confiance très faible dans les données. Le myo-inositol n’entraînerait pas ou peu de différences quant au recours à la césarienne, mais serait associé à une réduction de l’incidence des naissances prématurées dans 4 études (829 nourrissons) (RR 0,35, IC95% 0,17 à 0,70). Aucune hypoglycémie néonatale n’a été observée dans les quatre études (671 nourrissons) ayant pris en compte ce critère. Enfin, aucune donnée n’était disponible sur le risque de diabète de type 2 à long terme des mères.  

Les auteurs de la méta-analyse concluent que la supplémentation en myo-inositol pendant la grossesse pourrait réduire le risque de diabète gestationnel, de troubles hypertensifs de la grossesse et de naissances prématurées. Des études complémentaires sont néanmoins nécessaires à plus grande échelle pour définir entre autres la place d’une telle supplémentation dans le suivi de la grossesse.  

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Source(s) :
Soana K Motuhifonua et al. : Antenatal dietary supplementation with myo-inositol for preventing gestational diabetes. ;

La loi de financement de la Sécurité Sociale de 2019 prévoyait dans son article 66 la substitution hybride par le pharmacien. Le 20 novembre 2019, avait été publié un premier arrêté portant sur la création des groupes hybrides au 1er janvier 2020. Le 14 avril 2022, un deuxième arrêté est publié, portant cette fois sur la détermination des deux premiers groupes de médicaments concernés par la substitution hybride : les adrénergiques en inhalation et les autres médicaments en inhalation pour les maladies obstructives des voies respiratoires. Le 31 janvier 2023, ont été publiés les textes permettant au pharmacien de substituer un médicament princeps par son hybride. Le pharmacien peut désormais substituer un médicament princeps par un hybride (seulement dans les deux classes de médicaments prévues). Cette substitution peut avoir lieu dans toutes les situations médicales, à deux exceptions près, d’une part chez les enfants de moins de 6 ans et lorsqu’aucun médicament hybride n’a la forme galénique adaptée à l’âge de l’enfant, d’autre part lorsque le patient présente une « contre-indication formelle et démontrée à un excipient à effet notoire présent dans toutes les spécialités disponibles du même groupe hybride » et que le médicament de référence ne contient pas cet excipient. La mention du prescripteur « non substituable » devant chaque spécialité concernée doit être apposée de manière manuscrite ou informatisée, en précisant le motif de la non-substitution.  
 

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Source(s) :
Arrêté du 31 janvier 2023 précisant, en application de l'article L. 5125-23 du code de la santé publique, les situations médicales dans lesquelles la substitution peut être effectuée par le pharmacien au sein d'un groupe hybride. Legifrance. J ;

Le virus SARS-CoV2, responsable de la pandémie de Covid-19, peut provoquer des coagulopathies rares, mais sévères. La pathogénicité de ce coronavirus est liée en grande partie à l’interaction entre la protéine S du virus et les récepteurs des cellules de l’hôte. Dans cette étude, des chercheurs ont utilisé l’imagerie en temps réel pour observer les interactions entre la protéine S et les plaquettes sanguines. La protéine S est capable de déclencher la déformation dynamique des plaquettes sanguines, parfois en induisant une activation irréversible.  
La cryotomographie électronique met en évidence des plaquettes sanguines à la surface desquelles la protéine S s’est fixée, provoquant la formation de filopodes. En étudiant de plus près les mécanismes cellulaires, les chercheurs ont montré que la protéine S se liait spécifiquement à l’intégrine αvβ3. Cette interaction entre la protéine S et l’intégrine, capable d’activer les plaquettes, pourrait expliquer la pathogenèse du SARS-CoV2 et la survenue de coagulopathies suite à l’infection.  

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Source(s) :
Christopher Cyrus Kuhn et al. : Direct Cryo-ET observation of platelet deformation induced by SARS-CoV-2 spike protein. Nat Commun. 2023 Feb 4;14(1):620. ;

Le microenvironnement tumoral est un facteur majeur de régulation de la progression du cancer, et les recherches actives menées sur ce microenvironnement ont permis de développer de nouvelles thérapies anticancéreuses, entre autres le blocage des points de contrôle immunitaire. Le microenvironnement tumoral cérébral présente des caractéristiques spécifiques par rapport aux microenvironnements d’autres tumeurs solides (astrocytes, macrophages pro-tumorigènes). Le profilage cellulaire a permis ces dernières années de révéler des cibles thérapeutiques prometteuses pour différents cancers, mais les études sont beaucoup moins nombreuses et poussées dans le cas des tumeurs cérébrales. Des chercheurs ont ici utilisé l’imagerie par cytométrie de masse pour caractériser le microenvironnement tumoral chez des patients atteints de glioblastome (139 gliomes de haut grade) ou de métastases cérébrales (46 patients). Cette technologie a permis de révéler une grande diversité cellulaire et d’environnement des cellules tumorales. Le microenvironnement tumoral cérébral se révèle très différent entre la tumeur cérébrale primitive et les métastases cérébrales, et même entre les métastases cérébrales de différentes tumeurs solides. Les chercheurs ont également pu identifier une population de macrophages positifs à la myélopéroxydase associée à la survie à long terme des patients atteints de glioblastomes.  

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Source(s) :
Source(s) : Elham Karimi et al. : Single-cell spatial immune landscapes of primary and metastatic brain tumours. Nature. 2023 Feb 1. ;