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La maladie des emboles de cholestérol est une complication rare mais sévère post artériographie. Elle est liée à la rupture d’une plaque d’athérome lors de l’intervention, avec embolisation de cristaux de cholestérol dans la circulation d’aval, oblitérant le plus souvent des artères de moyen calibre et des artérioles. Ces emboles surviennent parfois spontanément après initiation d’un traitement anticoagulant. Le diagnostic est suspecté sur des signes cutanés évocateurs, abdominaux parfois, une atteinte caractéristique au fond d’œil, et une insuffisance rénale aigue rapidement progressive pouvant apparaitre quelques semaines après le geste. Le diagnostic de certitude est histologique. Les données concernant l’incidence de cette pathologie, ses facteurs de risque cliniques et/ou liés à la procédure interventionnelle, et son pronostic ne sont pas précisément évaluées à ce jour.

Ainsi une étude observationnelle de grande envergure incluant rétrospectivement 23 183 patients ayant bénéficié d’une coronarographie entre janvier 2000 et décembre 2019 a été réalisée dans ces objectifs, et dont les résultats ont fait l’objet d’une publication récente dans The American Journal of CardiologyLe diagnostic de la maladie des emboles de cholestérol a été confirmé sur des données anatomopathologiques ou bien sur l'association de symptômes cutanés (livedo reticularis, blue toe syndrome) et/ou de marqueurs biologiques évocateurs (insuffisance rénale aigue, hyperéosinophilie), apparaissant dans les 30 jours suivant l’angiographie.

Le diagnostic a été posé chez 88 patients (0,4%),  parmi lesquels 33 (37.5%) avaient un diagnostic de certitude histologique et 55 (62.5%) un diagnostic probable, établi sur des critères clinico-biologiques. L’incidence semblait décliner au cours des 20 années étudiées. La gravité de la maladie était confirmée, de même que la sévérité de son pronostic à court et moyen termes, avec chez les patients atteints, un taux de mortalité à 1 an et le recours à un traitement de suppléance rénale par hémodialyse chronique dans l'année évalués à 10 % et 11 %, respectivement.

 
Les facteurs de risque étaient l'âge ≥ 70 ans (68 % vs 54 %, p = 0,012), la présence d’un anévrisme de l’aorte abdominale (23 % vs 7,2 %, p <0,001) et une voie d’abord fémorale per cathétérisme (71 % vs 45 %, p <0,001). En revanche, l'utilisation d'un cathéter avec gaine interne (63 % vs 77 %, p <0,001) semblait diminuer l’incidence des emboles de cholestérol, de même qu’une voie d’abord autre que fémorale. La notion de traitement anticoagulant n’était cependant pas évaluée.

L'identification préopératoire des patients à haut risque s’avère indispensable pour prévenir cette pathologie, en réévaluant plus que jamais le bénéfice-risque de la procédure angiographique. 

Source(s) :
Takahashi K, et al. Incidence, Risk Factors, and Prognosis of Cholesterol Crystal Embolism Because of Percutaneous Coronary Intervention. Am J Cardiol. 2022 Mar 15;167:15-19 ;

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