10/03/2022
Maladie des emboles de cholestérol post-coronarographie : incidence, facteurs de risque et pronostic
Médecine Générale
La maladie
des emboles de cholestérol est une complication rare mais sévère post artériographie.
Elle est liée à la rupture d’une plaque d’athérome lors de l’intervention, avec
embolisation de cristaux de cholestérol dans la circulation d’aval, oblitérant le
plus souvent des artères de moyen calibre et des artérioles. Ces emboles
surviennent parfois spontanément après initiation d’un traitement
anticoagulant. Le diagnostic est suspecté sur des signes cutanés évocateurs,
abdominaux parfois, une atteinte caractéristique au fond d’œil, et une
insuffisance rénale aigue rapidement progressive pouvant apparaitre quelques
semaines après le geste. Le diagnostic de certitude est histologique. Les
données concernant l’incidence de cette pathologie, ses facteurs de risque
cliniques et/ou liés à la procédure interventionnelle, et son pronostic ne
sont pas précisément évaluées à ce jour.
Ainsi une
étude observationnelle de grande envergure incluant rétrospectivement 23 183
patients ayant bénéficié d’une coronarographie entre janvier 2000 et décembre
2019 a été réalisée dans ces objectifs, et dont les résultats ont fait
l’objet d’une publication récente dans The American Journal of Cardiology.
Le diagnostic de la maladie des emboles de cholestérol a été confirmé sur
des données anatomopathologiques ou bien sur l'association de symptômes cutanés
(livedo reticularis, blue toe syndrome) et/ou de marqueurs biologiques
évocateurs (insuffisance rénale aigue, hyperéosinophilie), apparaissant dans
les 30 jours suivant l’angiographie.
Le diagnostic
a été posé chez 88 patients (0,4%), parmi lesquels 33 (37.5%)
avaient un diagnostic de certitude histologique et 55 (62.5%) un diagnostic
probable, établi sur des critères clinico-biologiques. L’incidence semblait
décliner au cours des 20 années étudiées. La gravité de la maladie était
confirmée, de même que la sévérité de son pronostic à court et moyen termes,
avec chez les patients atteints, un taux de mortalité à 1 an et le recours à un
traitement de suppléance rénale par hémodialyse chronique dans l'année évalués
à 10 % et 11 %, respectivement.
Les facteurs de risque étaient l'âge ≥ 70 ans (68 % vs 54 %, p = 0,012), la présence d’un anévrisme de l’aorte abdominale (23 % vs 7,2 %, p <0,001) et une voie d’abord fémorale per cathétérisme (71 % vs 45 %, p <0,001). En revanche, l'utilisation d'un cathéter avec gaine interne (63 % vs 77 %, p <0,001) semblait diminuer l’incidence des emboles de cholestérol, de même qu’une voie d’abord autre que fémorale. La notion de traitement anticoagulant n’était cependant pas évaluée.
Les facteurs de risque étaient l'âge ≥ 70 ans (68 % vs 54 %, p = 0,012), la présence d’un anévrisme de l’aorte abdominale (23 % vs 7,2 %, p <0,001) et une voie d’abord fémorale per cathétérisme (71 % vs 45 %, p <0,001). En revanche, l'utilisation d'un cathéter avec gaine interne (63 % vs 77 %, p <0,001) semblait diminuer l’incidence des emboles de cholestérol, de même qu’une voie d’abord autre que fémorale. La notion de traitement anticoagulant n’était cependant pas évaluée.
L'identification
préopératoire des patients à haut risque s’avère indispensable pour prévenir
cette pathologie, en réévaluant plus que jamais le bénéfice-risque de la
procédure angiographique.
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