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Les maladies auto-immunes constituent la troisième cause de morbidité dans les pays industrialisés et une cause croissante de mortalité chez les femmes. Les supplémentations vitaminiques D et oméga-3 suscitent un intérêt particulier en lien avec les mécanismes physiopathologiques de ces atteintes inflammatoires systémiques. In vitro, la forme active de la vitamine D (1,25-hydroxyvitamine D) régule les gènes impliqués dans l’inflammation et la réponse immunitaire. Des modèles animaux ont rapporté une efficacité de la vitamine D pour limiter la progression de la maladie auto-immune, résultats controversés dans des études observationnelles. Quant à la prophylaxie de ces maladies via la supplémentation vitaminique D et/ou oméga-3, celle-ci n’a pas été étudiée dans des études cliniques de haut niveau de preuve scientifique.

Les effets d’un apport en vitamine D et/ou acides gras oméga-3 sur l’incidence à long terme des maladies auto-immunes (incluant polyarthrite rhumatoïde, pseudopolyarthrite rhizomélique, pathologie thyroïdienne auto-immune et psoriasis) ont été rapportés dans the British Medical Journal. Ces données ont été issues d’un large essai randomisé contre placebo, en double aveugle, réalisé aux Etats-Unis (VITAL). Au total, 25 871 participants, d’âge moyen 67,1 ans ; ont été inclus et randomisés ainsi :
- Un groupe traité avec de la vitamine D (2 000 UI/j) comparé à un groupe placebo ;
- Un groupe traité avec des acides gras oméga-3 d’origine marine sous forme de compléments alimentaires (1 000 mg/j) comparé à un groupe placebo ;
Le suivi médian a été de 5,3 années. La supplémentation vitaminique D pendant 5 ans a réduit l’incidence de maladies auto-immunes de 22% (HR : 0,78 ; IC 95 % : 0,61 à 0,99). La supplémentation en oméga-3 a réduit quant à elle l’incidence de 15% (néanmoins sans significativité statistique). L’incidence cumulée de maladies auto-immunes sur les 5 années était plus basse dans le groupe traité que dans le groupe placebo, pour chaque bras. Les auteurs précisent par ailleurs que les effets de la supplémentation vitaminique D ou par acides gras oméga-3 sont plus prononcés deux ans après l’initiation du traitement. L’incidence des maladies auto-immunes est diminuée de 39% dans le groupe recevant la vitamine D versus placebo (p=0,005), et de 10% dans le groupe oméga-3 versus placebo (p=0.54). Chez les individus ayant reçu à la fois une supplémentation vitaminique D et oméga-3, l’incidence de maladies auto-immunes était diminuée de 30% versus placebo.

D’après les auteurs, ces résultats seraient donc en faveur d’un bénéfice de la supplémentation vitaminique D et oméga-3 à 5 ans chez des individus âgés sur la réduction de l’incidence des maladies auto-immunes en comparaison à l’absence de supplémentation. L’impact clinique de ces résultats pourrait être conséquent étant donné la bonne tolérance et le profil de sécurité de ces traitements aux doses recommandées, et le peu d’alternatives thérapeutiques actuelles en prophylaxie de ces pathologies. 

Source(s) :
Hahn J, et al. Vitamin D and marine omega 3 fatty acid supplementation and incident autoimmune disease: VITAL randomized controlled trial. BMJ. 2022 Jan 26;376:e066452. ;

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