Si
l’infection à SARS-CoV-2 confère une protection efficace contre les
réinfections par les variants B.1.1.7 (alpha), B.1.351 (bêta) et B.1.617.2
(delta), les mutations présentes au sein du variant B.1.1.529 (omicron) pourraient
présager un échappement immunitaire.
Une étude
publiée dans The New England Journal of Medicine a évalué la
protection liée à une infection antérieure à SARS-CoV-2 vis-à-vis d’une
réinfection symptomatique liée au variant omicron ou autres variants, au Qatar.
Les données de la base nationale Covid-19 (tests virologiques, statut vaccinal,
données cliniques liées aux hospitalisations et décès en rapport avec la
Covid-19) disponibles depuis le début de la pandémie ont été extraites. La
protection était définie par la réduction de la sensibilité à l’infection chez
les individus préalablement infectés versus ceux n’ayant jamais été en contact
avec le virus. Tous les patients antérieurement infectés avaient bénéficié d’un
test PCR positif au moins 90 jours avant la réinfection. Ces cas positifs
étaient appariés aux témoins négatifs selon l’âge, le sexe, la nationalité et
la date de positivité.
Les résultats
obtenus étaient les suivants : l’efficacité d’une infection antérieure en
prévention d’une réinfection était estimée à 90,2% contre le variant alpha ;
85,7 % contre le variant bêta ; 92,0% contre le variant delta ; 56,0% contre
le variant omicron.
Aucune
réinfection n’a entrainé de forme critique ou létale de la maladie. La
protection contre ces formes sévères a été estimée à 69,4% contre le variant
alpha, 88,0% contre le variant bêta, 100% contre delta et 87,8% contre
omicron. Précisons néanmoins qu’une des limites de cette étude réside dans
l’âge médian de la population concernée (31 à 35 ans) représentatif de la
population qatarie mais plus jeune qu’en France (âge médian 43,6 ans pour les
femmes ; 40,8 ans pour les hommes au 1er janvier 2022 selon
l’Insee).
Les résultats
de ces travaux sont en faveur d’une protection efficace (environ 90%)
conférée par une infection préalable à SARS-CoV-2 vis-à-vis d’une
réinfection par les variants alpha, bêta et delta, confirmant les résultats
d’études antérieures. Néanmoins, si cette protection reste présente en
cas de réinfection par le variant omicron, l’efficacité est moindre, estimée à
environ 60%. Elément rassurant : une infection antérieure protège
efficacement des hospitalisations et décès en cas de réinfection, quel que soit
le variant.
Source(s) :
Altarawneh HN, et al. Protection against the Omicron Variant from Previous SARS-CoV-2 Infection. N Engl J Med. 2022 Feb 9. ;