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2022-04-28

Pediatrics Public health and social medicine Infectiology

L’OMS a publié le 23 avril dernier un nouveau bulletin d’information concernant la flambée épidémique des cas d’hépatites aigues sévères de cause encore indéterminée, en population pédiatrique. En date du 21 avril, au moins 169 cas, âgés de 1 mois à 16 ans, ont été signalés dans 12 pays membres de l’OMS, essentiellement en Europe et particulièrement au Royaume-Uni (114 cas), mais aussi en Israël et aux Etats-Unis. La présentation clinico-biologique était telle que la transplantation hépatique a été justifiée chez 17 enfants (soit environ 10% des cas). Au moins un décès a été signalé. La symptomatologie était digestive (symptômes gastro-intestinaux de type douleurs abdominales, diarrhées et vomissements) précédant l’apparition d’une hépatite sévère à prédominance cytolytique le plus souvent apyrétique et ictérique, chez des enfants généralement sans comorbidité.

Les infections virales communes de type hépatites A, B, C, D, E sont écartées, mais l’adénovirus, dont les taux de circulation augmentent significativement dans les régions concernées, reste une hypothèse possible. En effet, ce dernier a été détecté chez au moins 74 cas, parmi lesquels 18 ont pu être identifiés de sérotype F41 via les tests moléculaires. On notera également la co-infection adénovirus-SARS-CoV-2 présente dans 19 cas parmi ceux pour lesquels elle a été testée. Néanmoins, l’imputabilité hypothétique de l’adénovirus n’expliquerait pas d’après l’OMS intégralement la sévérité de la maladie, le sérotype en question « n’ayant jamais été associé à un tel tableau clinique ». Si ce virus a effectivement pu être associé à des cas d’hépatite, ceux-ci concernait des enfants immunodéprimés. Ainsi, toujours d’après l’OMS, il est nécessaire de préciser spécifiquement certains facteurs « tels qu'une susceptibilité accrue chez les jeunes enfants à la suite d'une circulation plus faible de l'adénovirus pendant la pandémie de Covid-19, l'émergence potentielle d'un nouvel adénovirus, ainsi que la co-infection SARS-CoV-2 ». L’hypothèse d’un effet indésirable post vaccinal anti-Covid-19 n’est pas retenue, en l’absence de vaccination chez la majorité des enfants atteints.

Des enquêtes complémentaires sont recommandées dans les pays concernés, en particulier toxicologiques (environnementales, alimentaires etc.), associées à des tests virologiques et plus généralement microbiologiques exhaustifs (sang total, sérum, urines, selles et échantillons respiratoires, biopsies hépatiques le cas échéant), parallèlement aux activités de surveillance renforcée. Dans l’attente des résultats de l’enquête étiologique, les mesures habituelles de contrôle et de prévention (lavage régulier des mains, hygiène respiratoire) doivent être mises en œuvre. 

Source(s) :
Multi-Country – Acute, severe hepatitis of unknown origin in children, World Health Organization, 23 April 2022 ;

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