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Les données sont peu nombreuses concernant l’impact des maladies rhumatismales inflammatoires immunologiques et des traitements immunomodulateurs associés sur l’efficacité de la vaccination contre le SRAS-CoV-2. La plupart des recommandations actuelles sont basées sur des avis d’experts. La tolérance, l’immunogénicité et l’efficacité de la vaccination à ARN messager (ARNm) sont peu documentées dans ces pathologies, et en particulier dans le lupus érythémateux disséminé (LED).
Une récente étude française a été réalisée au Centre National de Référence du LED, avec pour objectif l’évaluation de l’activité lupique et de la réponse immunitaire spécifique anti-SARS-CoV-2, après vaccination Pfizer/BioNTech (BNT162b2).
Dans cette étude prospectivel'activité de la maladie et les évaluations cliniques ont été enregistrées dès la première dose de vaccin jusqu'à J15 après la deuxième dose chez 126 patients atteints de LED. La réponse humorale anti-SARS-CoV-2 induite par le vaccin a été mesurée contre la protéine Spike de type sauvage, tandis que l'activité sérique neutralisante a été évaluée sur la souche historique du SRAS-CoV-2 et sur variants préoccupants (VOCs). La réponse cellulaire T spécifique au vaccin a été quantifiée par le dosage de l’interféron-γ après la deuxième dose.
Les résultats étaient les suivants :
-          La vaccination anti-SARS-CoV-2 à ARNm (BNT162b2) était bien tolérée dans cette population: aucun effet indésirable grave ni poussée systémique lupique n’ont été documentés après vaccination.
-          Aucune variation significative des scores d’activité (BILAG et SLEDAI-2K) de la maladie lupique n’a été observée tout au long de l’étude, que la maladie lupique soit active ou non à l’inclusion.
-          L’activité lupique au moment de la vaccination n’a ni réduit l’efficacité vaccinale, ni majoré le risque de poussées lupiques et d’effets indésirables liés au vaccin. 
-          Parmi les traitements immunosuppresseurs, le mycophénolate mofétil et méthotrexate ont été associés à une réponse humorale vaccinale considérablement réduite.
-          La réponse humorale anti-spike était positivement associée au titre d'immunoglobulines G totales sériques à l'inclusion, à la réserve en lymphocytes B naïfs et à la réponse cellulaire T spécifique au SRAS-CoV-2.
-          Bien que diminuée, l'activité neutralisante sérique contre des variants préoccupants, en particulier porteurs de la mutation en position E484K de la spicule virale, était malgré tout présente chez les patients répondeurs vaccinaux.
En conclusion, les traitements immunosuppresseurs par mycophénolate mofetil ou méthotrexate, le déficit  immunitaire humoral basal, en particulier de faibles réserves en cellules B naïves, étaient prédictifs d’une faible réponse humorale vaccinale anti-SARS-CoV-2.
Ces données pourraient justifier à la fois d’un schéma vaccinal et d’un suivi spécifiques (en particulier un dosage des taux d’anticorps sériques après vaccination complète +/- proposition d’une 3ème dose vaccinale), chez certains patients éligibles atteints de LED. Concernant l’activité lupique au moment de la vaccination, les données confortent les recommandations de ne pas différer la vaccination à ARNm anti-SARS-CoV-2 chez les patients présentant une maladie lupique active.

Source(s) :
British Medical Journal, publié le 04/10/2021 ;

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