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Grossesse et poids : un équilibre gagnant ?

Endocrinologie et métabolisme

#Obésité  #Grossesse  #PerteDeGraisse  #Nutrition  #SantéMaternelle  


L’obésité pendant la grossesse représente un enjeu majeur de santé publique. En effet, elle est associée à un risque accru de complications pour la mère et l’enfant. Le diabète gestationnel augmente le risque de gros bébé (macrosomie) et complique l’accouchement. L’hypertension gravidique et la prééclampsie peuvent causer de graves complications pour la mère et le bébé. De plus, l’obésité est un facteur de césarienne non programmée en raison des difficultés obstétricales qu’elle engendre.


Les recommandations médicales actuelles conseillent aux femmes enceintes obèses de limiter leur prise de poids entre 5 et 9 kg afin de réduire ces risques. Cependant, des études récentes suggèrent qu’un maintien du poids, voire une légère perte de masse grasse, pourrait être encore plus bénéfique. Cette approche permettrait notamment d’améliorer les marqueurs métaboliques tels que la glycémie et la pression artérielle, tout en préservant une croissance fœtale normale.


Les études sur ce sujet sont encore limitées. L’impact d’une perte de masse grasse pendant la grossesse sur le bébé et la santé future de la mère reste à préciser. Cette étude explore la faisabilité d’un tel programme, ainsi que son impact sur  les femmes enceintes obèses.
 

Perdre du poids en étant enceinte : mission possible ?


Cet essai clinique randomisé, mené sur 100 femmes enceintes obèses aux États-Unis, compare deux groupes :

  • Groupe contrôle : suivi standard par leur médecin traitant.
  • Groupe intervention : suivi standard + programme de maintien du poids et perte de masse grasse, comprenant un plan alimentaire contrôlé et un coaching comportemental.

Les bienfaits sur programme sont mesurés entre 13 et 35 semaines de grossesse, puis 2 semaines après l’accouchement en observant les variables de résultat suivantes : évolution du poids et de la masse grasse, santé métabolique (tension artérielle, lipides sanguins, glycémie, insuline) et sécurité pour le bébé (croissance fœtale, taille et composition corporelle du nouveau-né). L’impact de l’intervention sur les complications obstétricales (diabète gestationnel, prééclampsie ou accouchements non planifiés par césarienne) ont également été observés.


L’étude montre qu’un programme encadré de maintien du poids et de perte de masse grasse pendant la grossesse est faisable et bénéfique pour les femmes enceintes obèses. Une stabilisation du poids a été observée, de même qu’une réduction de la masse grasse, sans nuire à la croissance fœtale.

Les patientes ont une meilleure sensibilité à l’insuline et des taux de lipides sanguins plus bas. Elles présentent aussi une légère baisse de la pression artérielle, ce qui réduit le risque de diabète gestationnel et d’hypertension gravidique. Le taux d’accouchements par césarienne est aussi plus bas. Enfin, l’adhésion au programme a été bonne, bien que certaines participantes aient rencontré des difficultés liées à la grossesse (fatigue, nausées).

Ces résultats indiquent que cette approche pourrait améliorer la santé maternelle et infantile, mais des études supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ses effets à long terme.
   

Nouvelle approche pour une grossesse plus saine ?


L’obésité pendant la grossesse est un facteur de risque majeur pour la mère et l’enfant, augmentant le risque de diabète gestationnel, d’hypertension gravidique et de complications à l’accouchement. La gestion du poids chez les femmes enceintes obèses représente un défi. Il est difficile de limiter la prise de poids tout en garantissant une croissance fœtale optimale.


Cette étude explore la faisabilité et les effets d’une intervention ciblée combinant nutrition et accompagnement comportemental pour stabiliser le poids et réduire la masse grasse pendant la grossesse.


Les résultats montrent que cette approche est réalisable et bénéfique. Elle a permis aux patientes de maintenir leur poids, d’améliorer leur sensibilité à l’insuline et de réduire les facteurs de risque métaboliques, sans compromettre la santé du bébé. L’intervention a également été bien acceptée par une majorité des participantes.


Cette étude a quelques limites, notamment un échantillon restreint et un suivi trop court pour évaluer les effets à long terme sur la mère et l’enfant. L’alimentation et l’activité physique pourraient aussi influencer les résultats et doivent être mieux étudiées.

Des recherches plus larges et un suivi prolongé sont nécessaires pour confirmer ces bénéfices et ajuster les recommandations. À terme, cette approche pourrait aider à réduire les complications liées à l’obésité pendant la grossesse et améliorer la santé des futures générations.
 




Source(s) :
Redman, L. M., et al. (2025). Protocol for a randomised controlled trial of a weight maintenance intervention to promote fat loss in pregnant individuals with obesity. BMJ open, 15(2), e095804 ;

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