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Parkinson : des os à ne pas négliger

Gériatrie Neurologie

#Parkinson #Ostéoporose #Fracture #FRAX #Prévention  


Chez les patients atteints de la maladie de Parkinson (MP), le risque de fracture est bien supérieur à celui observé dans la population générale, en particulier chez les personnes âgées. Cette vulnérabilité s’explique par une combinaison de facteurs. Cette vulnérabilité accrue s'explique par une combinaison de facteurs moteurs et métaboliques. Les chutes fréquentes, dues à la bradykinésie et à l’instabilité posturale, s’associent à une fragilité osseuse souvent liée à l’ostéopénie ou à l’ostéoporose. Ces fractures – notamment au niveau de la hanche – ont des conséquences graves : hospitalisations prolongées, perte d’autonomie, surmortalité. Pourtant, malgré leur fréquence et leur impact, les troubles osseux sont encore trop rarement évalués ou traités dans les parcours de soins des patients parkinsoniens.


Conscientes de cet enjeu, les dernières recommandations britanniques du NOGG (National Osteoporosis Guideline Group, 2021) appellent à une évaluation systématique du risque de fracture dans cette population. Elles recommandent l’utilisation combinée d’outils validés comme le score FRAX (Fracture Risk Assessment Tool) et la densitométrie osseuse par DXA (dual-energy X-ray absorptiometry) pour guider la décision thérapeutique.

Cependant, dans la pratique clinique courante, cette évaluation est encore peu mise en œuvre. Les traitements préventifs (bisphosphonates, supplémentation en calcium et vitamine D, etc.) sont sous-prescrits, même chez des patients identifiés comme à haut risque. Cette sous-évaluation représente une occasion manquée d’intervenir précocement et de prévenir des complications sévères mais évitables.
 


FRAX + DXA : combo gagnant contre la fracture ?


L’étude BONE-PARK 2, menée dans le cadre d’un essai contrôlé randomisé, a évalué la faisabilité et la pertinence d’un algorithme spécifique d’évaluation du risque osseux chez les patients atteints de parkinsonisme. L’objectif : affiner les décisions thérapeutiques en intégrant des éléments souvent négligés tels que la DXA et l’historique de chutes, en complément du score FRAX.


Parmi les 213 participants inclus (âge moyen : 74,5 ans), plus de 40 % avaient subi au moins deux chutes au cours de l’année écoulée, et près de 30 % avaient déjà présenté une fracture de fragilité. Pourtant, seuls 11,5 % recevaient un traitement préventif contre l’ostéoporose.

L’analyse montre que l’ajout de la mesure DXA au score FRAX entraîne une reclassification du risque de fracture chez environ 40 % des patients. Certains voient leur niveau de risque réduit, tandis que d’autres franchissent le seuil justifiant une intervention thérapeutique. Par ailleurs, prendre en compte la fréquence des chutes dans le calcul du risque permet une reclassification dans 18,7 % des cas, rendant 5 % de patients supplémentaires éligibles à un traitement osseux. Ces résultats soulignent l’importance de ne pas négliger ces paramètres dans l’évaluation du risque, au risque de passer à côté de patients vulnérables.
 


Penser os… c’est aussi penser Parkinson


La maladie de Parkinson est une pathologie neurodégénérative qui expose les patients à un risque élevé de fracture, en particulier de la hanche. Cette vulnérabilité s’explique par une combinaison de facteurs : troubles de l’équilibre, chutes répétées et fragilité osseuse due à l’ostéopénie ou à l’ostéoporose. Pourtant, la santé osseuse reste peu évaluée et rarement prise en compte dans les parcours de soins, malgré les recommandations actuelles qui appellent à une approche plus proactive.

Cette étude évalue l’intérêt d’un algorithme d’évaluation osseuse personnalisé (BONE-PARK 2), intégrant la densité minérale osseuse et l’historique de chutes dans le calcul FRAX, afin de mieux estimer le risque de fracture et d’adapter plus précisément les traitements. Les résultats montrent qu’une large part des patients parkinsoniens à risque de fracture ne bénéficie toujours pas de traitement préventif. En intégrant la densité osseuse et l’historique de chutes au score FRAX, l’algorithme BONE-PARK 2 permet de mieux identifier les profils à risque et d’optimiser les décisions thérapeutiques. Cette approche simple améliore la stratification du risque et représente un outil concret pour renforcer la prévention osseuse dans la maladie de Parkinson.


Bien que l’algorithme BONE-PARK 2 représente un outil simple, accessible et efficace pour renforcer la prise en charge de la santé osseuse, il ne constitue qu’une première étape. Pour aller plus loin, des adaptations spécifiques du score FRAX aux particularités de la maladie de Parkinson, ainsi que l’intégration de protocoles de dépistage systématique dans les parcours de soins neurologiques, sont encore nécessaires pour optimiser la prévention des fractures.




Source(s) :
Naylor, K. C., et al. (2025). Assessing and managing bone health and fracture risk in Parkinson's disease: the BONE PARK 2 protocol. Age and ageing, 54(3), afaf052 ;

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