Précédent

27/02/2025

Sepsis et mémoire : un lien à ne pas oublier !

Neurologie Oncologie

#Leucémie  #LAL  #LAM  #Infection  #Sepsis  #Neurocognition  #Mémoire


Les enfants atteints de leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) ou myéloïde (LAM) sont particulièrement vulnérables aux infections en raison des traitements agressifs qui affaiblissent leur système immunitaire. La chimiothérapie et les corticostéroïdes réduisent les défenses naturelles, tandis que l’utilisation de cathéters veineux centraux favorise les infections bactériennes et fongiques.


Parmi ces infections, le sepsis sévère est l’une des complications les plus graves. Cette réaction inflammatoire excessive à une infection peut provoquer une dysfonction multiorgane, un choc septique et parfois un décès. En plus de mettre en danger la vie des patients, le sepsis peut aussi entraîner des interruptions de traitement, augmentant le risque de rechute.


Si les conséquences immédiates du sepsis sont bien documentées, ses effets à long terme sur les survivants de leucémie pédiatrique restent mal compris. Certains travaux suggèrent que les patients ayant survécu à un sepsis sévère pourraient être plus à risque de développer des troubles chroniques.


Cette étude cherche à explorer le lien entre les épisodes de sepsis sévère pendant le traitement de la leucémie et les complications à l’âge adulte. L’objectif est d’identifier les éventuelles séquelles physiques et cognitives afin d’améliorer la prise en charge des survivants et leur suivi médical.
 

À lire également : LAL, un combat en constante évolution

Le sepsis laisse-t-il des traces sur le cerveau ?


644 adultes survivants de leucémie pédiatrique ont été inclus à l’étude. Parmi eux, 46 patients (7,1 %) ont présenté un épisode de sepsis sévère pendant leur traitement. L’étude a comparé leur état de santé à l’âge adulte avec celui des survivants n’ayant pas eu de sepsis. Les risques de maladies chroniques touchant les systèmes cardiovasculaire, pulmonaire, rénal, neurologique et neurocognitif ont été évalués.

Ces travaux démontrent que le sepsis sévère n’augmente pas le risque de maladies chroniques des systèmes cardiovasculaire, pulmonaire, rénal ou neurologique. En revanche, les survivants ayant eu un sepsis présentent un risque nettement plus élevé de troubles neurocognitifs modérés à sévères (63 % vs. 51,8 %, p < 0,001). Ces déficits affectent principalement l’attention, la mémoire, les fonctions exécutives et les capacités visuospatiales. Ces résultats soulignent un lien possible entre le sepsis pendant le traitement anticancéreux et des séquelles cognitives à long terme chez les survivants de leucémie pédiatrique.
 

À lire également : Le sepsis : Un défi crucial pour la santé mondiale

Sepsis et mémoire : un lien à ne pas oublier !


La leucémie aiguë pédiatrique, lymphoblastique ou myéloïde, bénéficie aujourd’hui de traitements efficaces ayant permis d’atteindre des taux de survie élevés. Cependant, ces traitements fragilisent le système immunitaire, exposant les patients à un risque accru d’infections sévères, dont le sepsis, qui peut entraîner une dysfonction multiorgane et compliquer le parcours thérapeutique.

Si les effets immédiats du sepsis sévère sont bien connus, son impact sur la santé à long terme des survivants de leucémie pédiatrique reste mal compris. Le sepsis peut provoquer des dommages à plusieurs organes, et certains travaux suggèrent un risque accru de séquelles neurocognitives chez les patients ayant survécu à un épisode de sepsis durant leur traitement.


Cette étude vise à évaluer le lien entre le sepsis sévère et l’apparition de troubles chroniques à l’âge adulte chez les survivants de leucémie pédiatrique, en particulier au niveau neurocognitif.


Les résultats montrent que le sepsis sévère pendant le traitement de la leucémie pédiatrique est associé à un risque accru de déficits neurocognitifs à long terme, affectant principalement l’attention, la mémoire et les fonctions exécutives. En revanche, il n’augmente pas le risque de maladies chroniques majeures touchant le cœur, les poumons, les reins ou le système nerveux.


L’étude pourrait être influencée par un biais de survie, car seuls les patients ayant survécu au sepsis ont été analysés. De plus, les mécanismes exacts expliquant l’impact du sepsis sur les troubles cognitifs restent flous, d’autres facteurs pouvant jouer un rôle. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre ces liens, identifier les facteurs de risque et développer des stratégies de prévention et de prise en charge précoce des déficits cognitifs afin d’améliorer la qualité de vie des survivants de leucémie pédiatrique.

À lire également : IVIG : un allié contre la fièvre en LAL ?



Source(s) :
Goggin, K. P., et al. (2024). Severe sepsis during treatment for childhood leukemia and Sequelae among adult Survivors. JAMA network open, 7(3), e242727-e242727 ;

Dernières revues


Sepsis et mémoire : un lien à ne pas oublier !

#Leucémie&nbsp; #LAL&nbsp; #LAM&nbsp; #Infecti...

IVIG : un allié contre la fièvre en LAL ?

#Leucémie&nbsp; #LAL&nbsp; #cancer&nbsp; #cancérologie&nbsp; #oncologie&...

Le poids au diagnostic : un allié ou un frein ?

#Leucémie&nbsp; #Cancer&nbsp; #IMC&nbsp; #Obésité&nbsp; #Dénutrition&nbs...