La
réduction des apports sodés est une condition nécessaire au contrôle de
l'hypertension artérielle et à la prévention des maladies cardiovasculaires.
Or la relation quantitative entre l'apport en sodium et les maladies
cardiovasculaires reste controversée, essentiellement en raison d'une inexactitude
d'évaluation de ces apports. En effet, ceux-ci sont souvent estimés par des
dosages de natriurèse ponctuels sur échantillon, ou bien sur une période unique
de 24 heures. Ces dosages ne reflètent donc pas précisément la consommation
sodée habituelle d'un individu, ne serait-ce qu'en raison des variations
quotidiennes majeures de ces apports. L'évaluation de la natriurèse des 24
heures sur une période de plusieurs jours semblerait être la méthode la
plus précise. Par ailleurs, étant donné l'interrelation étroite entre les
deux cations sodium et potassium majoritaires, il semble également nécessaire
de considérer leur association conjointement, pour rendre compte du risque
cardiovasculaire.
Ainsi, les données individuelles des participants adultes globalement en bonne santé, inclus dans six cohortes indépendantes aux Etats-Unis et en Europe, ont été recueillies prospectivement. Les patients présentant une maladie rénale chronique ont été exclus de l'étude. L'excrétion urinaire de sodium et de potassium a été évaluée sur a minima deux échantillons d'urine des 24 heures par participant, à l'état basal. Le critère de jugement principal était la survenue d'un événement cardiovasculaire défini tel quel : revascularisation coronarienne par angioplastie ou pontage, infarctus du myocarde létal ou non, ou encore accident vasculaire cérébral. Chaque cohorte a été analysée individuellement puis les résultats secondairement combinés dans une méta-analyse à effets aléatoires. Ces travaux ont fait l’objet d’une publication récente dans The New England Journal of Medicine.
Parmi les 10 709 participants (âge moyen : 51,5 ± 12,6 ans, femmes 54,2 %, majoritairement d'ethnie blanche), 571 événements cardiovasculaires ont été diagnostiqués au terme d'un suivi médian de 8,8 ans, soit un taux d'incidence de 5,9 pour 1000 personnes-années. L'excrétion urinaire médiane de sodium sur 24 heures était de 3270 mg (10ème au 90ème percentile : 2099 à 4899).
Une natriurèse élevée, une kaliurèse faible ainsi qu'un ratio sodium/potassium urinaire élevé étaient pour chacun associés à une majoration du risque cardiovasculaire après ajustement sur facteurs de confusion potentiels (p≤0,005). Dans les analyses interquartiles comparant le quatrième quartile du biomarqueur urinaire (le plus élevé) au premier quartile (le plus bas), les rapports de risque étaient de 1,60 (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 1,19 à 2,14) pour l'excrétion sodée; 0,69 (IC à 95 % : 0,51 à 0,91) pour l'excrétion potassique et 1,62 (IC à 95 % :1,25 à 2,10) pour le ratio sodium/potassium. Chaque augmentation quotidienne de 1 000 mg d'excrétion sodée était associée à une augmentation de 18 % du risque cardiovasculaire global (hazard ratio : 1,18 ; IC à 95 % : 1,08 à 1,29), tandis que chaque augmentation quotidienne de 1 000 mg d'excrétion potassique était associée à une diminution de 18 % du risque cardiovasculaire (hazard ratio : 0,82 ; IC à 95 % : 0,72 à 0,94).
Des apports élevés en sodium et réduits en potassium, tels que mesurés sur plusieurs échantillons d'urine de 24 heures, étaient associés via une relation dose-effet à un risque cardiovasculaire plus marqué dans la population de l'étude. Ces résultats pourraient soutenir une optimisation diététique via la réduction des apports sodés et possiblement l'augmentation des apports potassiques en comparaison aux niveaux actuels, chez les individus pour lesquels la population de l'étude est extrapolable.
Ainsi, les données individuelles des participants adultes globalement en bonne santé, inclus dans six cohortes indépendantes aux Etats-Unis et en Europe, ont été recueillies prospectivement. Les patients présentant une maladie rénale chronique ont été exclus de l'étude. L'excrétion urinaire de sodium et de potassium a été évaluée sur a minima deux échantillons d'urine des 24 heures par participant, à l'état basal. Le critère de jugement principal était la survenue d'un événement cardiovasculaire défini tel quel : revascularisation coronarienne par angioplastie ou pontage, infarctus du myocarde létal ou non, ou encore accident vasculaire cérébral. Chaque cohorte a été analysée individuellement puis les résultats secondairement combinés dans une méta-analyse à effets aléatoires. Ces travaux ont fait l’objet d’une publication récente dans The New England Journal of Medicine.
Parmi les 10 709 participants (âge moyen : 51,5 ± 12,6 ans, femmes 54,2 %, majoritairement d'ethnie blanche), 571 événements cardiovasculaires ont été diagnostiqués au terme d'un suivi médian de 8,8 ans, soit un taux d'incidence de 5,9 pour 1000 personnes-années. L'excrétion urinaire médiane de sodium sur 24 heures était de 3270 mg (10ème au 90ème percentile : 2099 à 4899).
Une natriurèse élevée, une kaliurèse faible ainsi qu'un ratio sodium/potassium urinaire élevé étaient pour chacun associés à une majoration du risque cardiovasculaire après ajustement sur facteurs de confusion potentiels (p≤0,005). Dans les analyses interquartiles comparant le quatrième quartile du biomarqueur urinaire (le plus élevé) au premier quartile (le plus bas), les rapports de risque étaient de 1,60 (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 1,19 à 2,14) pour l'excrétion sodée; 0,69 (IC à 95 % : 0,51 à 0,91) pour l'excrétion potassique et 1,62 (IC à 95 % :1,25 à 2,10) pour le ratio sodium/potassium. Chaque augmentation quotidienne de 1 000 mg d'excrétion sodée était associée à une augmentation de 18 % du risque cardiovasculaire global (hazard ratio : 1,18 ; IC à 95 % : 1,08 à 1,29), tandis que chaque augmentation quotidienne de 1 000 mg d'excrétion potassique était associée à une diminution de 18 % du risque cardiovasculaire (hazard ratio : 0,82 ; IC à 95 % : 0,72 à 0,94).
Des apports élevés en sodium et réduits en potassium, tels que mesurés sur plusieurs échantillons d'urine de 24 heures, étaient associés via une relation dose-effet à un risque cardiovasculaire plus marqué dans la population de l'étude. Ces résultats pourraient soutenir une optimisation diététique via la réduction des apports sodés et possiblement l'augmentation des apports potassiques en comparaison aux niveaux actuels, chez les individus pour lesquels la population de l'étude est extrapolable.
Source(s) :
Ma Y, et al. 24-Hour Urinary Sodium and Potassium Excretion and Cardiovascular Risk. N Engl J Med. 2021 Nov 13 ;
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