09/06/2022
Marche rapide : un lien avec la longueur des télomères et un vieillissement biologique ralenti ?
Médecine Générale Santé Publique et Médecine Sociale
La marche est
une forme d'activité physique simple et accessible, avec des effets bénéfiques évidents
pour la santé physique, mentale et sociale. Il a été démontré que le rythme de marche
est plus fortement associé à la survie et constitue un marqueur pronostique de
la mortalité toutes causes confondues ou cardiovasculaire. Par ailleurs, il
est possible que le rythme de marche agisse à la fois comme un marqueur et un
modulateur de l'âge biologique. C’est ici qu’interviennent le génome et la
longueur des télomères. Rappelons que les télomères sont des complexes
ADN-protéines qui protègent les extrémités chromosomiques contre la
dégradation et l’instabilité génomique, et leur raccourcissement à chaque cycle
cellulaire reflète le vieillissement biologique (marqueur de
« sénescence réplicative » du cycle cellulaire). Ce raccourcissement
est également modéré par des facteurs tels que le stress oxydatif et
l'inflammation. La longueur des télomères est généralement mesurée dans les
leucocytes. Elle a été associée à un risque plus élevé de certaines maladies chroniques
liées à l'âge, notamment coronariennes et oncologiques.
Le rythme
de la marche est un indicateur important de l'état de santé, mais la nature de
son association avec la longueur des télomères des leucocytes (LTL) n'est pas
claire et l’hypothèse selon laquelle la marche dynamique pourrait agir pour
ralentir les marqueurs de vieillissement biologique reste à confirmer.
Ainsi, les scientifiques de l’Université de Leicester ont réalisé une étude récemment publiée dans la revue Communications Biology, ayant pour objectif de déterminer si le rythme de marche était associé à la longueur des télomères. Les données des participants de la UK biobanque ont été analysées. Il s'agit d'une grande cohorte prospective d'adultes d'âge moyen conçue pour soutenir l'analyse biomédicale visant à améliorer la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies chroniques grâce aux données phénotypiques et génomiques. Entre 2006 et 2010, les participants ont été inclus et des données complètes socio-démographiques, cliniques et relatives au mode de vie ont été recueillies. Le rythme de marche autodéclaré a été déterminé, ainsi que l’activité physique totale et son intensité évaluée par un accéléromètre. Plusieurs modèles ont été réalisés : un premier modèle ajusté au minimum (âge, sexe, ethnie, taux de leucocytes), un second ajusté en plus sur les variables confusionnelles potentielles, un troisième modèle ajusté en plus sur le volume total d'activité physique autodéclaré (MET-min/semaine), et un quatrième modèle ajusté en plus sur l’IMC. Des analyses bidirectionnelles de randomisation mendélienne ont été réalisées pour aider à clarifier la nature causale et l'importance relative de toute association observée.
Ainsi, les scientifiques de l’Université de Leicester ont réalisé une étude récemment publiée dans la revue Communications Biology, ayant pour objectif de déterminer si le rythme de marche était associé à la longueur des télomères. Les données des participants de la UK biobanque ont été analysées. Il s'agit d'une grande cohorte prospective d'adultes d'âge moyen conçue pour soutenir l'analyse biomédicale visant à améliorer la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies chroniques grâce aux données phénotypiques et génomiques. Entre 2006 et 2010, les participants ont été inclus et des données complètes socio-démographiques, cliniques et relatives au mode de vie ont été recueillies. Le rythme de marche autodéclaré a été déterminé, ainsi que l’activité physique totale et son intensité évaluée par un accéléromètre. Plusieurs modèles ont été réalisés : un premier modèle ajusté au minimum (âge, sexe, ethnie, taux de leucocytes), un second ajusté en plus sur les variables confusionnelles potentielles, un troisième modèle ajusté en plus sur le volume total d'activité physique autodéclaré (MET-min/semaine), et un quatrième modèle ajusté en plus sur l’IMC. Des analyses bidirectionnelles de randomisation mendélienne ont été réalisées pour aider à clarifier la nature causale et l'importance relative de toute association observée.
Des analyses
ont été effectuées sur 405 981 participants de la UK biobanque. L'âge
moyen des participants était de 56,5 (+/- 8,1) ans; l'IMC moyen 27,2 (+/-
4,65) kg/m2, 54% étaient des femmes. Environ la moitié d’entre eux ont
déclaré un rythme de marche moyen/stable (n=212 303 ; 52,3 %), 41,1% (n=166
843) un rythme rapide (> 6,4 km/h) et 6,6% (n=26 835) un rythme de
marche lent.
- Dans le modèle ajusté au minimum (modèle 1), les marcheurs réguliers/moyens et les marcheurs rapides avaient une longueur des télomères significativement plus longue que les marcheurs lents. Les associations pour la marche régulière/moyenne et la marche rapide sont restées statistiquement significatives, mais ont été atténuées après ajustement pour les variables confusionnelles potentielles (modèle 2). Des ajustements séquentiels supplémentaires pour le volume total d'activité physique autodéclaré (MET-min/semaine) et l'IMC (modèles 3 et 4) n'ont pas modifié les résultats de manière significative : différence standardisée pour le modèle 4 pour les marcheurs réguliers/moyens et les marcheurs rapides de 0,037 (IC95% : [0,024-0,049]) et 0,053 (IC95% : [0,039-0,067]), respectivement.
- Les mesures de l'activité physique évaluées par l'accéléromètre confirmaient cette constatation via une association entre la longueur des télomères et l'intensité de l'activité habituelle, mais non avec la quantité totale d'activité.
- Les analyses de randomisation mendélienne bidirectionnelles suggéraient un lien de causalité entre le rythme de marche et la longueur des télomères, mais non l'inverse.
- Dans le modèle ajusté au minimum (modèle 1), les marcheurs réguliers/moyens et les marcheurs rapides avaient une longueur des télomères significativement plus longue que les marcheurs lents. Les associations pour la marche régulière/moyenne et la marche rapide sont restées statistiquement significatives, mais ont été atténuées après ajustement pour les variables confusionnelles potentielles (modèle 2). Des ajustements séquentiels supplémentaires pour le volume total d'activité physique autodéclaré (MET-min/semaine) et l'IMC (modèles 3 et 4) n'ont pas modifié les résultats de manière significative : différence standardisée pour le modèle 4 pour les marcheurs réguliers/moyens et les marcheurs rapides de 0,037 (IC95% : [0,024-0,049]) et 0,053 (IC95% : [0,039-0,067]), respectivement.
- Les mesures de l'activité physique évaluées par l'accéléromètre confirmaient cette constatation via une association entre la longueur des télomères et l'intensité de l'activité habituelle, mais non avec la quantité totale d'activité.
- Les analyses de randomisation mendélienne bidirectionnelles suggéraient un lien de causalité entre le rythme de marche et la longueur des télomères, mais non l'inverse.
Ces
résultats dans cette cohorte de grande ampleur sont donc en faveur d’une
association entre rythme de marche plus rapide et plus grande longueur des
télomères leucocytaires, plus qu’avec l'activité totale. Des études de plus
haut niveau de preuve scientifique, randomisées, sont nécessaires pour préciser
un lien éventuel de causalité. Toutefois, d’après les auteurs, étant donné la
simplicité de sa mesure, le rythme de marche autodéclaré pourrait être une
cible pragmatique pour les actions de prévention et de santé publique.

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