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La prophylaxie post-exposition antivirale à l’aide d’inhibiteurs de la neuraminidase peut réduire l’incidence de la grippe et le risque de grippe symptomatique, mais l’efficacité des autres classes d’antiviraux reste incertaine. Afin d’appuyer une mise à jour des lignes directrices de l’OMS sur la grippe, cette revue systématique et méta-analyse en réseau a évalué les médicaments antiviraux pour la prophylaxie post-exposition de la grippe.

Les auteurs ont systématiquement recherché dans MEDLINE, Embase, le registre Cochrane des essais contrôlés, l’index cumulatif de la littérature infirmière et paramédicale, Global Health, Epistemonikos et ClinicalTrials.gov des essais contrôlés randomisés publiés jusqu’au 20 septembre 2023 qui évaluaient l’efficacité et l’innocuité des antiviraux par rapport à un autre antiviral ou à un placebo ou à un soin standard pour la prévention de la grippe. Des paires d’examinateurs ont indépendamment examiné les études, extrait les données et évalué le risque de biais. Ils ont effectué des méta-analyses en réseau avec le modèle à effets aléatoires fréquentiste et évalué le niveau de confiance des données probantes à l’aide de l’approche GRADE (Grading of Recommendations Assessment, Development and Evaluation). Les critères de jugement d’intérêt étaient l’infection symptomatique ou asymptomatique, l’admission à l’hôpital, la mortalité toutes causes confondues, les événements indésirables liés aux antiviraux et les événements indésirables graves. Cette étude est enregistrée auprès de PROSPERO, CRD42023466450.

Sur les 11 845 enregistrements identifiés, 33 essais portant sur six antiviraux (zanamivir, oseltamivir, laninamivir, baloxavir, amantadine et rimantadine) ont recruté 19 096 personnes (âge moyen de 6,75-81,15 ans) inclus dans cette revue systématique et cette méta-analyse en réseau. La plupart des études ont été évaluées comme présentant un faible risque de biais.

Le zanamivir, l’oseltamivir, le laninamivir et le baloxavir permettent probablement de réduire considérablement le nombre de cas symptomatiques de la grippe chez les personnes à risque élevé de maladie grave (zanamivir : risque relatif 0,35, IC à 95 % 0,25-0,50 ; oseltamivir : 0,40, 0,26-0,62 ; laninamivir : 0,43, 0,30-0,63 ; baloxavir : 0,43, 0,23-0,79 ; certitude modérée) lorsqu’ils sont administrés rapidement (p. ex., dans les 48 heures) après l’exposition à la grippe saisonnière. Ces antiviraux ne permettent probablement pas de réduire considérablement le nombre de cas symptomatiques de la grippe chez les personnes à faible risque de maladie grave lorsqu’ils sont administrés rapidement après l’exposition à la grippe saisonnière (niveau de confiance modéré).

Le zanamivir, l’oseltamivir, le laninamivir et le baloxavir pourraient permettre de réduire considérablement le nombre de cas de grippe zoonotique symptomatique chez les personnes exposées à de nouveaux virus de la grippe A associés à une maladie grave chez les humains infectés lorsqu’ils sont administrés rapidement après l’exposition (niveau de confiance faible).

L’oseltamivir, le laninamivir, le baloxavir et l’amantadine réduisent probablement le risque de toutes les grippes (infection symptomatique et asymptomatique ; certitude modérée).

Le zanamivir, l’oseltamivir, le laninamivir et le baloxavir ont probablement peu ou pas d’effet sur la prévention de l’infection par le virus de la grippe asymptomatique ou de la mortalité toutes causes confondues (certitude élevée ou modérée).

L’oseltamivir a probablement peu ou pas d’effet sur l’admission à l’hôpital (certitude modérée).

Les six antiviraux n’augmentent pas de manière significative l’incidence des effets indésirables liés aux médicaments ou des événements indésirables graves, bien que le niveau de confiance des données probantes varie.

Source(s) :
Yunli Zhao 1, Ya Gao 2, Gordon Guyatt 3, Timothy M Uyeki 4, Ping Liu 5, Ming Liu 2, Yanjiao Shen 6, Xiaoyan Chen 7, Shuyue Luo 7, Xingsheng Li 8, Rongzhong Huang 1, Qiukui Hao 9 ;

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