03/10/2022
L’âge des premières règles (la ménarche) contribue à l’interaction entre le tissu adipeux viscéral et le risque de prééclampsie
Endocrinologie et Métabolisme Gynécologie et Obstétrique
Dans une nouvelle étude, des chercheurs ont eu recours à différentes analyses statistiques pour évaluer le lien de cause à effet entre le tissu adipeux viscéral et le risque de prééclampsie et déterminer le rôle de l’âge des premières règles dans cette interaction. Les données analysées ont été recueillies à partir de l’étude génomique FinnGen, incluant 3 556 cas de prééclampsie et 114 735 cas contrôle. Pour les données d’exposition, 70 variants génétiques associés avec le tissu adipeux viscéral chez 161 149 femmes européennes d’une base de données britannique ont été utilisés comme variables instrumentales. Différentes analyses ont été conduites par les chercheurs : la pondération par l’inverse de la variance, l’analyse de la sensibilité, la randomisation mendélienne à plusieurs variables, ainsi qu’une analyse de médiation causale.
Dans l’analyse de randomisation mendélienne à une seule variable, un volume supérieur de tissu adipeux viscéral était associé avec un âge plus précoce de la ménarche et une augmentation du risque de prééclampsie (beta = -0.33, 95% CI: -0.49 à -0.16 pour l’âge de la ménarche; [OR]: 1.65, 95% CI: 1.23 à 2.20 pour le risque de prééclampsie). En ajustant les données sur le tour de taille (périmètre abdominal), le rapport taille/hanches et le tour de hanche, l’analyse de randomisation mendélienne à plusieurs variables révèle un lien de causalité positif entre le tissu adipeux viscéral et le risque de prééclampsie. Enfin, les analyses statistiques ont permis d’imputer environ 14,3 % de l’interaction entre le tissu adipeux viscéral et le risque de prééclampsie à l’âge des premières règles.
Alors que les données antérieures aboutissaient à des résultats contradictoires, ces nouvelles analyses statistiques fournissent une confirmation du lien de cause à effet entre le tissu adipeux viscéral et le risque de prééclampsie. De plus, cette nouvelle étude a permis d’évaluer la contribution de l’âge des premières règles à ce lien causal, à hauteur de plus de 14 %. De telles données pourraient permettre de mieux cibler les femmes à risque de prééclampsie au cours de la grossesse, à partir non seulement de l’importance du tissu adipeux viscéral, mais aussi de la précocité de la puberté.
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