Ainsi, face à ces chiffres croissants, cette étude a été initiée pour approfondir la compréhension des tendances de l’incidence et de la mortalité par cancer selon les cohortes de naissance. Les objectifs sont multiples :
- Identifier si certaines générations sont particulièrement vulnérables ;
- Eclairer les professionnels de santé sur l’évolution des risques afin de guider les stratégies de prévention adaptées aux nouvelles générations.
Pour cette étude, les chercheurs ont analysé les registres de cancer couvrant le diagnostic de 34 types de cancer et les décès associés à 25 d'entre eux entre 2000 et 2019. La méthodologie inclut des modèles de cohortes d'âge-période, afin d'observer des taux spécifiques pour chaque cohorte de naissance, de 1920 à 1990.
Les résultats révèlent que l'incidence de 17 des cancers portés à l’étude a augmenté chez les générations nées après 1920 et que 9 d’entre eux, déjà en baisse pour les générations précédentes, montrent une inversion de tendance.
Aussi, certains types de cancers, comme ceux de l'intestin grêle, de la thyroïde, des reins, du pelvis rénal et du pancréas, ont vu leur incidence multiplier par deux ou trois chez les personnes nées en 1990 par rapport à celles nées en 1955.
De manière similaire, une augmentation de l'incidence a également été observée pour le cancer du foie, le cancer du col de l’utérus utérin et de l’ovaire, le cancer colorectal, le cancer gastrique non cardiaque, le cancer de la vésicule biliaire, le cancer des testicules, le cancer anal ou encore le sarcome de Kaposi.
A contrario, certains cancers comme ceux liés au tabagisme (poumon) montrent une tendance à la baisse dans les cohortes les plus récentes.
Les jeunes générations face à une hausse des cancers : l’urgence d’une prévention ciblée et d’une surveillance accrue
Les résultats de cette étude mettent en évidence une augmentation significative du risque de cancer chez les jeunes générations. Ce phénomène pourrait refléter l'impact de facteurs de risque spécifiques, tels que l’obésité, les changements alimentaires, l’exposition accrue aux produits chimiques ou bien la sédentarité. Ces tendances, en hausse depuis les dernières décennies, soulignent l’urgence d’adopter des stratégies préventives ciblées, qui promeuvent des modes de vie sains dès l'enfance et sensibilisent aux risques environnementaux. Une surveillance continue et des recherches approfondies sont également nécessaires pour ajuster les interventions de santé publique, limiter les impacts à long terme sur cette population et prévenir une hausse continue de la morbidité et de la mortalité.
Source(s) :
SUNG, H., et al. ;
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