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06/03/2025

Obésité infantile : et si l’homocystéine était la clé ?

Endocrinologie et Métabolisme

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L'obésité infantile est un problème de santé publique en forte progression dans le monde. Selon l’OMS, le nombre d’enfants et d’adolescents en surpoids ou obèses a été multiplié par dix ces dernières décennies. Cette augmentation est liée à des changements dans les modes de vie. La consommation d’aliments ultra-transformés augmente, tandis que l’activité physique diminue.


L’équilibre entre la vitamine B12, les folates et l’homocystéine (Hcy) joue un rôle essentiel dans le bon fonctionnement de l’organisme. Ces biomarqueurs jouent un rôle clé dans la synthèse de l’ADN et le métabolisme des protéines. Ils participent aussi à la régulation de l’inflammation, essentielle à la croissance et au développement des enfants.


Cependant, chez les enfants obèses, cet équilibre semble perturbé. L’accumulation d’Hcy est associée à une inflammation chronique, au stress oxydatif et à la dysfonction endothéliale, des phénomènes clés dans l’obésité. Bien que ces liens soient bien documentés chez l’adulte, leur impact chez l’enfant reste encore mal compris. Mieux appréhender ces déséquilibres permettrait d’anticiper les complications métaboliques et d’améliorer la prise en charge de l’obésité infantile.


Cette étude explore l’impact des variations des niveaux de vitamine B12, de folates et d’homocystéine chez les enfants et adolescents obèses et non obèses. En s’appuyant sur des données issues d’études internationales, elle vise à mieux comprendre leur rôle dans les complications métaboliques de l’obésité infantile et à identifier des pistes pour une prise en charge plus 
efficace.   

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Obésité et vitamines : un déséquilibre caché ?


20 études
incluant un total de 7 791 enfants et adolescents ont été sélectionnées. Des analyses en sous-groupes ont exploré les variations selon le design des études, les méthodes de dosage et les régions étudiées.


Les résultats de l’étude montrent qu’il n’existe aucune différence significative des niveaux de vitamine B12 entre les enfants et adolescents obèses et non obèses, ni de différence notable pour les niveaux de folates. En revanche, les enfants obèses présentent des niveaux significativement plus élevés d’Hcy par rapport aux non obèses. Ces résultats suggèrent que, bien que la vitamine B12 et les folates ne varient pas selon le statut pondéral, l’élévation de l’Hcy chez les enfants obèses pourrait être un marqueur de stress métabolique et de risque cardiovasculaire accru.
   

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Homocystéine, l’ennemie silencieuse de l’obésité infantile ?


L’obésité infantile est une pathologie en forte augmentation à l’échelle mondiale, avec des conséquences métaboliques et cardiovasculaires précoces. Parmi les nombreux déséquilibres biologiques observés chez les enfants et adolescents obèses, le métabolisme des vitamines B12, des folates et de l’homocystéine pourrait jouer un rôle clé, bien que leur implication exacte reste incertaine.


L’un des principaux défis dans l’étude de ces biomarqueurs réside dans l’hétérogénéité des résultats rapportés par la littérature. Cette variabilité complique l’identification de marqueurs biologiques fiables permettant de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents de l’obésité pédiatrique et ses complications.


L’objectif de cette étude était d’analyser et de synthétiser les données disponibles sur ces différents marqueurs, afin d’identifier leur impact sur l’obésité et le métabolisme et caractériser d’éventuels facteurs de risque précoces.


Cette étude montre une augmentation significative des niveaux d’Hcy chez les enfants obèses. Les niveaux de vitamine B12 et de folates ne diffèrent pas de manière significative entre les groupes étudiés. Ces résultats suggèrent que l’Hcy pourrait constituer un biomarqueur métabolique pertinent dans l’obésité infantile, soulignant un lien potentiel entre obésité, inflammation et risques cardiovasculaires.


Cette étude présente quelques limites, notamment une forte hétérogénéité des travaux analysés, des différences méthodologiques et un manque de données sur l’alimentation et l’inflammation des participants. De plus, l’analyse ne permet pas d’évaluer l’évolution des biomarqueurs dans le temps. En plus d’un suivi à long terme, ces résultats soulignent la nécessité d’études incluant des données nutritionnelles, pour mieux comprendre le lien entre homocystéine, obésité et risques métaboliques. Une meilleure identification de ces interactions pourrait aider à développer des stratégies de prévention et de prise en charge plus adaptées.
   

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Source(s) :
Ulloque-Badaracco, J. R., et al. (2025). Vitamin B12, folate, and homocysteine levels in children and adolescents with obesity: a systematic review and meta-analysis. Frontiers in public health, 13, 1481002 ;

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