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07/04/2025

MoCA boosté, cerveau soulagé !

Neurologie

#Parkinson #Cognition #Inflammation #IL6 #Entacapone #MoCA


La maladie de Parkinson (MP) est une affection neurodégénérative progressive, principalement caractérisée par des troubles moteurs tels que les tremblements, la rigidité et la bradykinésie. Toutefois, à un stade modéré à avancé, les symptômes non moteurs – i.e. les troubles cognitifs – deviennent de plus en plus fréquents, affectant la mémoire, l’attention, les fonctions exécutives et la vitesse de traitement de l’information. Ces atteintes cognitives impactent fortement la qualité de vie, réduisent l’autonomie, et compliquent la gestion globale de la maladie.


Les traitements dopaminergiques classiques, en particulier l’association lévodopa-carbidopa (LC), permettent de contrôler les symptômes moteurs à court terme. Mais leur efficacité tend à diminuer avec le temps, et leur impact sur la cognition reste limité. Face à ces limites thérapeutiques, de nouvelles stratégies sont explorées pour cibler les dimensions non motrices de la MP.


Dans ce contexte, l’ajout d’entacapone – un inhibiteur de la catéchol-O-méthyltransférase (COMT) – à l’association LC a suscité un intérêt particulier. Cette triple association, connue sous le nom de lévodopa-carbidopa-entacapone (LCE), prolonge l’effet de la lévodopa en réduisant sa dégradation périphérique, assurant ainsi une meilleure disponibilité de la dopamine dans le cerveau. Au-delà de son intérêt moteur, cette modulation dopaminergique prolongée pourrait également avoir des effets bénéfiques sur certaines fonctions cérébrales, notamment cognitives.


Dans ce contexte, cette étude explore l’impact de la combinaison LCE sur les fonctions cognitives et l’inflammation systémique, en particulier via le score MoCA et les taux d’IL-6, chez des patients atteints de maladie de Parkinson modérée à avancée.
 


Et si on dopait aussi la mémoire ?


80 patients atteints de maladie de Parkinson (MP) à un stade modéré à avancé ont inclus à l’étude et répartis de manière aléatoire en deux groupes : ·

  • Traitement standard lévodopa + carbidopa (LC) ;
  • Traitement par une formulation triplement combinée : lévodopa + carbidopa + entacapone (LCE).

Tous les participants ont bénéficié d’une évaluation complète en début et fin d’étude, incluant des tests moteurs, cognitifs (notamment le score MoCA), émotionnels (anxiété, dépression) et biologiques (dosage des cytokines pro-inflammatoires).

Les résultats démontrent une amélioration cognitive notable pour le groupe LCE, avec une augmentation moyenne de 1,5 point sur le score MoCA (p < 0,001). Aucun changement significatif n’a été observé dans le groupe LC. Sur le plan biologique, les patients traités par LCE présentent également une réduction marquée des taux sériques d’interleukine-6 (IL-6), une cytokine pro-inflammatoire impliquée dans la neurodégénérescence (p = 0,002). Une corrélation négative a été observée entre la baisse des taux d’IL-6 et l’amélioration des performances cognitives, suggérant un lien potentiel entre l’inflammation périphérique et la fonction cérébrale chez les patients parkinsoniens.
 

Concernant les symptômes moteurs, l’anxiété ou la dépression, aucune différence significative n’a été observée entre les deux groupes. Ces données suggèrent que l’ajout d’entacapone pourrait agir de manière plus spécifique sur les composantes cognitives et inflammatoires de la maladie, sans pour autant modifier les autres dimensions cliniques à court terme.  

À lire également : Inhibiteurs des récepteurs IL6 : exploration du potentiel thérapeutique de plusieurs maladies grâce à la randomisation mendélienne de cibles médicamenteuses


LCE : un boost cognitif inattendu ?


La maladie de Parkinson est une pathologie neurologique progressive, souvent associée aux tremblements et aux troubles moteurs. À un stade plus avancé, les troubles cognitifs deviennent fréquents et impactent fortement l’autonomie et la qualité de vie des patients. Un défi majeur réside dans l’absence de traitements efficaces pour ralentir ou corriger ce déclin cognitif. Si les thérapies dopaminergiques comme la lévodopa-carbidopa (LC) soulagent les symptômes moteurs, leur effet sur la cognition reste limité.


Dans ce contexte, cette étude explore si l’association lévodopa-carbidopa-entacapone peut améliorer les fonctions cognitives chez des patients atteints de Parkinson. Elle évalue également son impact biologique, en s’intéressant aux taux d’IL-6, une cytokine pro-inflammatoire potentiellement liée au déclin cognitif.

Ces résultats renforcent l’hypothèse d’un effet thérapeutique indirect du LCE sur la cognition, potentiellement médié par une action anti-inflammatoire. Ils suggèrent un lien entre l’amélioration des fonctions cognitives et la réduction de l’inflammation systémique, notamment via la modulation de l’IL-6. Cependant, plusieurs limites existent et indiquent la nécessité de réaliser de nouveaux essais cliniques pour confirmer ces premières observations et affiner les profils répondeurs.


Cette étude pose les bases d’une nouvelle stratégie : agir sur l’inflammation pour protéger les fonctions cognitives. Et si, dans la maladie de Parkinson, préserver l’esprit passait aussi par le système immunitaire ?
   

À lire également : Le poids de la solitude dans la maladie de Parkinson



Source(s) :
Xu, D., et al. (2025). The efficacy of levodopa/carbidopa/entacapone on cognitive function in moderate to advanced Parkinson's disease and its relationship with peripheral inflammatory cytokines. BMC neurology, 25(1), 116 ;

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