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La dépression résistante au traitement (TRD) est une forme sévère de dépression qui persiste malgré l’essai d’au moins deux traitements antidépresseurs adéquats. Cette condition, qui concerne environ un tiers des patients dépressifs, représente un défi majeur en psychiatrie. La TRD est associée à une qualité de vie considérablement réduite, un risque accru de comorbidités, notamment l’anxiété et les maladies cardiovasculaires, ainsi qu’à une mortalité plus élevée.

Malgré les bénéfices des traitements actuels, leur efficacité reste limitée pour ces patients, mettant en lumière un besoin urgent de solutions alternatives. Ces nouvelles approches doivent être capables d’agir sur des mécanismes biologiques souvent ignorés par les traitements classiques, tout en offrant des options innovantes et personnalisées.

C’est dans ce contexte que le régime cétogène s’impose comme une piste prometteuse pour compléter ou renforcer les thérapies conventionnelles. Reconnu pour ses effets neuroprotecteurs et son impact bénéfique sur le microbiote intestinal, ce régime, basé sur une consommation faible en glucides et élevée en graisses, stimule la production de corps cétoniques. Ces molécules jouent un rôle essentiel dans la régulation des fonctions cérébrales en améliorant l’équilibre neuronal, en réduisant le stress oxydatif et en modulant les processus inflammatoires.


Cette étude explore l'efficacité et les mécanismes du régime cétogène comme traitement complémentaire de la dépression résistante.

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Le régime cétogène : un remède qui tient ses promesses ?

Dans cette étude, des patients, âgés de 18 à 65 ans et souffrant de TRD, ont été sélectionnés et répartis aléatoirement en deux groupes :

  • Groupe RC (régime cétogène). Apport limité à 30 g de glucides par jour, avec des repas préparés et un suivi hebdomadaire par un diététicien. Les niveaux de cétose ont été mesurés régulièrement pour évaluer l’adhésion.
  • Groupe témoin (régime phyto). Suivi identique, mais basé sur une alimentation plus végétale, riche en légumes variés et en graisses insaturées.

L’étude a été menée sur six semaines, avec un suivi rigoureux pour évaluer l’adhérence des participants. Les symptômes dépressifs ont été mesurés à 6 et 12 semaines. Des paramètres secondaires ont été analysés : anxiété, qualité de vie, sensibilité à la récompense et modifications du microbiote intestinal.

Les participants suivant le régime cétogène ont présenté une réduction significative des scores de dépression à 6 semaines par rapport au groupe témoin. Des améliorations ont également été observées sur des aspects secondaires tels que l’anxiété et l’anhédonie.


Les données suggèrent aussi que le régime cétogène influence plusieurs mécanismes biologiques. Il stimule la production du neurotransmetteur GABA, essentiel dans l’équilibre entre excitation et inhibition neuronales, réduisant ainsi les dysfonctionnements cérébraux liés à la dépression. Les corps cétoniques produits par ce régime exercent des effets protecteurs contre le stress oxydatif. Des changements bénéfiques dans le microbiote intestinal ont également été observés, favorisant la prolifération de bactéries liées à une meilleure santé mentale.
 

Le régime cétogène : une révolution en marche

La TRD est une forme sévère de dépression qui persiste malgré l’utilisation d’antidépresseurs. Ce trouble, qui affecte environ un tiers des patients dépressifs, entraîne une qualité de vie réduite et des risques accrus de comorbidités.

Face à ces défis, le régime cétogène apparaît comme une approche innovante, agissant sur des mécanismes biologiques tels que l’équilibre des neurotransmetteurs, la réduction du stress oxydatif et l’amélioration du microbiote intestinal. Cette étude visait à évaluer son efficacité et son potentiel comme traitement complémentaire, en comparant un groupe suivant un régime cétogène à un groupe témoin recevant une alimentation plus classique.


Les résultats montrent que le régime cétogène améliore significativement les symptômes dépressifs, en particulier l’anxiété et l’anhedonie. Toutefois, son impact dépend d’une adhésion rigoureuse, ce qui constitue un défi majeur pour sa mise en œuvre clinique.


Des études à plus grande échelle, avec un suivi prolongé, sont nécessaires pour confirmer ces résultats et identifier des stratégies pour favoriser l’adhésion des patients. Si ces obstacles sont surmontés, le régime cétogène pourrait enrichir les options thérapeutiques actuelles, offrant ainsi une nouvelle voie prometteuse pour les patients souffrant de TRD.

Source(s) :
Gao, M., et al. (2024). Evaluating the efficacy and mechanisms of a ketogenic diet as adjunctive treatment for people with treatment-resistant depression: A protocol for a randomised controlled trial. Journal of Psychiatric Research, 174, 230-236 ;

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