31/12/2022
Evaluation des conduits ou enveloppes nerveux pour la réparation chirurgicale des lésions nerveuses périphériques traumatiques du membre supérieur.
Neurologie Neurochirurgie
Les lésions traumatiques des nerfs périphériques, notamment au niveau du membre supérieur, sont fréquentes dans la population générale et nécessitent une prise en charge chirurgicale parfois complexe. La guérison après une réparation nerveuse directe ou une réparation par autogreffe est souvent lente et peut être incomplète. Avec les progrès de la microchirurgie et de la bio-ingénierie, plusieurs enveloppements ou dispositifs nerveux ont été développés et peuvent constituer des alternatives à la réparation directe des nerfs lésés ou à la greffe nerveuse autologue.
Les conduits et enveloppements nerveux ont pour objectif de réduire l’échappement de l’axone à travers un site de réparation directe et les dispositifs nerveux annulent la nécessité d’un défaut du site donneur, requis par une autogreffe. Actuellement, il n’existe pas de données comparatives entre les différentes techniques chirurgicales, sur lesquelles les cliniciens peuvent se baser pour effectuer les choix opératoires.
Dans ce contexte, une revue Cochrane a été effectuée pour rassembler les données existantes et évaluer les indications des enveloppements et conduits nerveux actuellement disponibles sur le marché. Les effets et les taux de complications des conduits ou enveloppes nerveux ont été comparés et évalués dans le cadre de la réparation chirurgicale des lésions nerveuses périphériques traumatiques du membre supérieur. La comparaison a été effectuée par rapport à la technique de référence actuelle, à savoir la réparation directe ou l’autogreffe nerveuse. Les essais contrôlés randomisés en groupes parallèles et les quasi-essais contrôlés randomisés, tous avec une période minimale de suivi de 12 mois, ont été compilés d’octobre 2007 à janvier 2022.
Onze critères de jugement principaux et secondaires ont été pris en compte :
Au total 5 études ont été incluses, avec 129 participants avec des lésions nerveuses reconstruites avec des enveloppes ou des conduits nerveux et 128 participants avec une réparation standard des lésions nerveuses. Dans le groupe de réparation standard, 119 lésions nerveuses ont été réparées directement, et 9 greffes autologues ont été réalisées.
L’analyse des données a mis en évidence que la récupération sensorielle moyenne, évaluée par le classement BMRC, était supérieure de 0.03 points dans le groupe « conduits et enveloppes nerveux » par rapport au groupe standard. Il n’existe donc pas ou peu de différence entre les deux groupes sur ce critère. De même, les scores fonctionnels ne semblent pas significativement améliorés à 24 mois et plus entre les deux groupes. Aucune étude n’a mesuré l’impact sur la vie quotidienne à l’aide de l’outil DASH-PROM, et seulement une étude suggère une légère amélioration du résultat fonctionnel intégré à 5 ans post-opératoire.
Par ailleurs, la proportion de personnes présentant des événements indésirables apparaît plus élevée dans le groupe « enveloppes et conduits nerveux », mais le niveau de preuve reste faible (10 événements indésirables pour 1000 personnes dans le groupe réparation standard et 68 pour 1000 (IC à 95% 17 à 280) dans le groupe « enveloppes et conduits nerveux »). Le besoin de chirurgie de reprise semble également supérieur dans le groupe « enveloppes et conduits nerveux », mais à nouveau avec un niveau de preuve très incertain et très faible.
Les éléments recueillis dans cette revue Cochrane ne soutiennent pas l’utilisation des enveloppes et conduits nerveux dans la réparation des lésions nerveuses traumatiques du membre supérieur, par rapport aux techniques de référence. Les études prises en compte révèlent une hétérogénéité significative entre les participants, le profil des lésions, le moment de la réparation, les mesures des résultats. Cette hétérogénéité impacte profondément la fiabilité des comparaisons et des résultats. La petite taille des études et le risque de biais élevé ou incertain diminuent également les niveaux de preuve. Les preuves sur la récupération sensorielle et la force musculaire à 24 mois sont très incertaines. De nouveaux essais se révèlent nécessaires, avec une période minimale de suivi de 12 mois pour tous les critères, pour mieux évaluer, comparer et déterminer la place des dispositifs de bio-ingénierie.
Les conduits et enveloppements nerveux ont pour objectif de réduire l’échappement de l’axone à travers un site de réparation directe et les dispositifs nerveux annulent la nécessité d’un défaut du site donneur, requis par une autogreffe. Actuellement, il n’existe pas de données comparatives entre les différentes techniques chirurgicales, sur lesquelles les cliniciens peuvent se baser pour effectuer les choix opératoires.
Dans ce contexte, une revue Cochrane a été effectuée pour rassembler les données existantes et évaluer les indications des enveloppements et conduits nerveux actuellement disponibles sur le marché. Les effets et les taux de complications des conduits ou enveloppes nerveux ont été comparés et évalués dans le cadre de la réparation chirurgicale des lésions nerveuses périphériques traumatiques du membre supérieur. La comparaison a été effectuée par rapport à la technique de référence actuelle, à savoir la réparation directe ou l’autogreffe nerveuse. Les essais contrôlés randomisés en groupes parallèles et les quasi-essais contrôlés randomisés, tous avec une période minimale de suivi de 12 mois, ont été compilés d’octobre 2007 à janvier 2022.
Onze critères de jugement principaux et secondaires ont été pris en compte :
- Force musculaire
- Récupération sensorielle à 24 mois et plus
- Classement BMRC (British Medical Research Council)
- Résultat fonctionnel intégré
- Seuil tactile
- Discrimination en deux points
- Intolérance au froid
- Impact sur la vie quotidienne (incapacité des bras, des épaules et des mains, DASH-PROM)
- Potentiel d’action nerveux sensoriel
- Coût de l’appareil
- Evénements indésirables
L’analyse des données a mis en évidence que la récupération sensorielle moyenne, évaluée par le classement BMRC, était supérieure de 0.03 points dans le groupe « conduits et enveloppes nerveux » par rapport au groupe standard. Il n’existe donc pas ou peu de différence entre les deux groupes sur ce critère. De même, les scores fonctionnels ne semblent pas significativement améliorés à 24 mois et plus entre les deux groupes. Aucune étude n’a mesuré l’impact sur la vie quotidienne à l’aide de l’outil DASH-PROM, et seulement une étude suggère une légère amélioration du résultat fonctionnel intégré à 5 ans post-opératoire.
Par ailleurs, la proportion de personnes présentant des événements indésirables apparaît plus élevée dans le groupe « enveloppes et conduits nerveux », mais le niveau de preuve reste faible (10 événements indésirables pour 1000 personnes dans le groupe réparation standard et 68 pour 1000 (IC à 95% 17 à 280) dans le groupe « enveloppes et conduits nerveux »). Le besoin de chirurgie de reprise semble également supérieur dans le groupe « enveloppes et conduits nerveux », mais à nouveau avec un niveau de preuve très incertain et très faible.
Les éléments recueillis dans cette revue Cochrane ne soutiennent pas l’utilisation des enveloppes et conduits nerveux dans la réparation des lésions nerveuses traumatiques du membre supérieur, par rapport aux techniques de référence. Les études prises en compte révèlent une hétérogénéité significative entre les participants, le profil des lésions, le moment de la réparation, les mesures des résultats. Cette hétérogénéité impacte profondément la fiabilité des comparaisons et des résultats. La petite taille des études et le risque de biais élevé ou incertain diminuent également les niveaux de preuve. Les preuves sur la récupération sensorielle et la force musculaire à 24 mois sont très incertaines. De nouveaux essais se révèlent nécessaires, avec une période minimale de suivi de 12 mois pour tous les critères, pour mieux évaluer, comparer et déterminer la place des dispositifs de bio-ingénierie.
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