05/05/2022
Association dose-réponse entre activité physique et trouble dépressif
Médecine Générale Psychiatrie
La
dépression est la principale cause de morbidité liée à la santé mentale et sa
prévention nécessite des interventions efficaces, notamment la modification des
facteurs de risque établis. Les données de littérature ont rapporté que le
syndrome dépressif pourrait être réduit par l'activité physique, mais la
relation dose-réponse entre ce trouble thymique et l’activité physique est encore
imprécise.
Une récente revue systématique et méta-analyse publiée dans le JAMA Psychiatry avait pour objectif d’évaluer l’association dose-réponse entre l'activité physique et l’incidence du syndrome dépressif chez l’adulte, à partir d’études prospectives, réalisées jusqu’à décembre 2020. Ces études ont permis d’évaluer l'activité physique à 3 niveaux d'exposition ou plus et d’estimer le risque de dépression chez plus de 3000 adultes, avec un suivi minimal de 3 ans. Le critère principal de jugement était le syndrome dépressif, incluant la présence d'un trouble dépressif majeur diagnostiqué et des symptômes dépressifs majeurs établis à l'aide de seuils validés pour un outil de dépistage.
Quinze études incluant 191 130 participants et plus de 2 millions patients-années ont été retenues. Une association curviligne inverse entre l'activité physique et la dépression incidente a été observée, avec des pentes d'association plus marquées (et significatives) pour des volumes d'activité plus faibles. En comparaison aux adultes ne déclarant aucune activité, ceux réalisant la moitié du volume d’activité physique recommandée, soit 4,4 heures équivalent métabolique hebdomadaires [mMET-h/sem]) présentaient un risque de dépression réduit de 18% (IC95 % : 13% - 23%). Les adultes réalisant le volume recommandé (8,8 mMET-heures hebdomadaires, équivalent à 2,5 heures de marche rapide par semaine) présentaient une diminution du risque de 25% (IC95% : 18% - 32%), avec néanmoins une diminution des bénéfices potentiels et une plus grande incertitude observée au-delà de ce niveau d'exposition. Fait intéressant, sur la base d'une estimation des prévalences d'exposition parmi les différentes cohortes étudiées, et en supposant la causalité ; si les adultes moins actifs avaient atteint les recommandations actuelles en matière d'activité physique, 11,5% (IC95% : 7,7% - 15,4%), des cas de dépression (soit un cas sur neuf) auraient pu être évités. Plusieurs hypothèses physiopathologiques sont évoquées par les auteurs : des réponses neuroendocriniennes et inflammatoires aiguës à l'activité, telles que l'activation du système endocannabinoïde, et des adaptations à plus long terme, notamment des modifications de l'architecture neuronale cérébrale ; des réponses psychosociales et comportementales notamment l'amélioration de la perception de soi et de l'image corporelle, l'augmentation des interactions sociales etc.
Ainsi ces données sont en faveur d’avantages significatifs conférés par l’activité physique sur la santé mentale, y compris à des niveaux inférieurs aux recommandations actuelles. Des doses relativement faibles d'activité physique , soit des objectifs « réalistes » et accessibles, ont été associées à des risques de dépression considérablement réduits. Un élément à prendre en compte en matière de santé publique, et à considérer dans la prise en charge des patients.
Une récente revue systématique et méta-analyse publiée dans le JAMA Psychiatry avait pour objectif d’évaluer l’association dose-réponse entre l'activité physique et l’incidence du syndrome dépressif chez l’adulte, à partir d’études prospectives, réalisées jusqu’à décembre 2020. Ces études ont permis d’évaluer l'activité physique à 3 niveaux d'exposition ou plus et d’estimer le risque de dépression chez plus de 3000 adultes, avec un suivi minimal de 3 ans. Le critère principal de jugement était le syndrome dépressif, incluant la présence d'un trouble dépressif majeur diagnostiqué et des symptômes dépressifs majeurs établis à l'aide de seuils validés pour un outil de dépistage.
Quinze études incluant 191 130 participants et plus de 2 millions patients-années ont été retenues. Une association curviligne inverse entre l'activité physique et la dépression incidente a été observée, avec des pentes d'association plus marquées (et significatives) pour des volumes d'activité plus faibles. En comparaison aux adultes ne déclarant aucune activité, ceux réalisant la moitié du volume d’activité physique recommandée, soit 4,4 heures équivalent métabolique hebdomadaires [mMET-h/sem]) présentaient un risque de dépression réduit de 18% (IC95 % : 13% - 23%). Les adultes réalisant le volume recommandé (8,8 mMET-heures hebdomadaires, équivalent à 2,5 heures de marche rapide par semaine) présentaient une diminution du risque de 25% (IC95% : 18% - 32%), avec néanmoins une diminution des bénéfices potentiels et une plus grande incertitude observée au-delà de ce niveau d'exposition. Fait intéressant, sur la base d'une estimation des prévalences d'exposition parmi les différentes cohortes étudiées, et en supposant la causalité ; si les adultes moins actifs avaient atteint les recommandations actuelles en matière d'activité physique, 11,5% (IC95% : 7,7% - 15,4%), des cas de dépression (soit un cas sur neuf) auraient pu être évités. Plusieurs hypothèses physiopathologiques sont évoquées par les auteurs : des réponses neuroendocriniennes et inflammatoires aiguës à l'activité, telles que l'activation du système endocannabinoïde, et des adaptations à plus long terme, notamment des modifications de l'architecture neuronale cérébrale ; des réponses psychosociales et comportementales notamment l'amélioration de la perception de soi et de l'image corporelle, l'augmentation des interactions sociales etc.
Ainsi ces données sont en faveur d’avantages significatifs conférés par l’activité physique sur la santé mentale, y compris à des niveaux inférieurs aux recommandations actuelles. Des doses relativement faibles d'activité physique , soit des objectifs « réalistes » et accessibles, ont été associées à des risques de dépression considérablement réduits. Un élément à prendre en compte en matière de santé publique, et à considérer dans la prise en charge des patients.
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