23/06/2022
Angor stable : Coroscanner ou coronarographie ? Résultats de l’essai randomisé DISCHARGE.
Cardiologie et Médecine Vasculaire
Le gold
standard reste la coronarographie, mais le coroscanner est une alternative diagnostique
précise et non invasive pour l’évaluation de la cardiopathie ischémique stable.
L'étude comparative de l’efficacité de l'angiographie coronarienne et de la
tomodensitométrie sur la réduction des événements cardiovasculaires majeurs a
été récemment réalisée au cours d’un essai clinique randomisé de grande ampleur,
publié dans The New England Journal of Medicine.
L’essai DISCHARGE
(Diagnostic Imaging Strategies for Patients with Stable Chest Pain and
Intermediate Risk of Coronary Artery Disease) compare la tomodensitométrie
et la coronarographie en tant que stratégie diagnostique initiale de maladie
coronaire chez plus de 3500 patients. Ces patients, inclus entre 2015 et
2019, âgés d’au moins 30 ans, présentaient des douleurs thoraciques chroniques stables
associées à une probabilité clinique prétest intermédiaire (10 à 60%) de lésions
coronariennes significatives. La probabilité prétest de maladie coronaire a été
évaluée selon un score intégrant des critères cliniques tels que l'âge, le sexe
et le type de douleur thoracique. Les patients ont été randomisés en deux
groupes : coroscanner ou coronarographie. L’étude était multicentrique
(16 pays européens). Le critère principal concernait les événements
cardiovasculaires indésirables majeurs (décès d’origine cardiovasculaire, infarctus
du myocarde ou accident vasculaire cérébral) sur la période de suivi de 3,5
ans. Les critères secondaires incluaient les complications liées à
l'intervention (jusqu’à 48 heures suivant l’examen) et la survenue d’angor au
cours des 4 dernières semaines de suivi. Les patients pour lesquels le
diagnostic de coronaropathie obstructive a été mis en évidence ont été traités
selon les guidelines européennes.
Le suivi était complet pour 3523 (98.9%) des 3561 patients inclus. Cinquante six pour cent étaient des femmes. Au terme du suivi, l’incidence des évènements du critère principal n’était pas significativement différente entre les deux groupes : 38 des 1808 patients (2,1%) randomisés dans le groupe coroscanner ont présenté des événements cardiovasculaires majeurs, versus 52 des 1753 patients (3,0%) ayant bénéficié d’une coronarographie (HR : 0,70 ; [IC]95% : [0,46 - 1,07] ; p=0,10). Un angor au cours des 4 dernières semaines de suivi a été signalé chez 8,8% des patients du groupe coroscanner et chez 7,5% de ceux du groupe coronarographie (RR : 1,17 ; [IC]95% : [0,92 - 1,48]). En revanche, les complications majeures liées à l'intervention étaient moindres après coroscanner : 9 patients (0,5%) versus 33 (1,9%) (HR : 0,26 ; [IC]95% : [0,13 - 0,55]). A noter enfin, bien qu’il n’y ait pas de différence dans les deux groupes sur l’incidence d’événements cardiovasculaires majeurs, la fréquence des procédures de revascularisation coronarienne était malgré tout significativement plus faible dans le groupe coroscanner versus coronarographie (256 patients (14,2%) vs 315 patients (18,0%) ; HR : 0,76 ; IC95% : [0,65 - 0,90]).
Le suivi était complet pour 3523 (98.9%) des 3561 patients inclus. Cinquante six pour cent étaient des femmes. Au terme du suivi, l’incidence des évènements du critère principal n’était pas significativement différente entre les deux groupes : 38 des 1808 patients (2,1%) randomisés dans le groupe coroscanner ont présenté des événements cardiovasculaires majeurs, versus 52 des 1753 patients (3,0%) ayant bénéficié d’une coronarographie (HR : 0,70 ; [IC]95% : [0,46 - 1,07] ; p=0,10). Un angor au cours des 4 dernières semaines de suivi a été signalé chez 8,8% des patients du groupe coroscanner et chez 7,5% de ceux du groupe coronarographie (RR : 1,17 ; [IC]95% : [0,92 - 1,48]). En revanche, les complications majeures liées à l'intervention étaient moindres après coroscanner : 9 patients (0,5%) versus 33 (1,9%) (HR : 0,26 ; [IC]95% : [0,13 - 0,55]). A noter enfin, bien qu’il n’y ait pas de différence dans les deux groupes sur l’incidence d’événements cardiovasculaires majeurs, la fréquence des procédures de revascularisation coronarienne était malgré tout significativement plus faible dans le groupe coroscanner versus coronarographie (256 patients (14,2%) vs 315 patients (18,0%) ; HR : 0,76 ; IC95% : [0,65 - 0,90]).
Ainsi, chez les
patients initialement orientés vers un centre de coronarographie en raison d’un
angor stable et d'une probabilité clinique prétest intermédiaire de coronaropathie,
le risque d'événements cardiovasculaires majeurs était similaire après
coroscanner ou angiographie coronarienne, et les complications majeures liées à
la procédure étaient moindres après coroscanner.
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