06/02/2025
NIAGARA : Une vague d’espoir pour le cancer de la vessie invasif
Oncologie
Le cancer de la vessie musculairement invasif (MIBC) est une forme agressive de cancer urothélial, caractérisée par l'invasion de la couche musculaire de la vessie. Associée à un risque élevé de progression métastatique et de récidive, cette pathologie est associée à un faible taux de survie à cinq ans, notamment lorsque le diagnostic est effectué à un stade avancé.
Le taux de survie est d’autant plus faible que les traitements actuels - chimiothérapie néoadjuvante à base de cisplatine suivie d’une cystectomie radicale - montrent des limites importantes. Leur efficacité est souvent entravée par des résistances tumorales et par l'inadéquation du traitement. Face à ces limites, l'hypothèse d’une thérapie combinée associant une chimiothérapie conventionnelle à une immunothérapie ciblée a émergé comme solution prometteuse. Cette stratégie vise à exploiter l’immunité anti-tumorale, dans le but de renforcer les réponses tumorales.
Dans ce cadre, l’étude NIAGARA teste une approche innovante en combinant le durvalumab, un inhibiteur de PD-L1, au cisplatine et au gemcitabine en traitement néoadjuvant. Cette combinaison vise à potentialiser l'effet de la chimiothérapie tout en reprogrammant l'environnement immunitaire tumoral pour améliorer les taux de réponse pathologique complète et réduire le risque de récidive.
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Durvalumab en NAC : un game changer pour le MIBC ?
Dans cette étude, un total de 1 530 patients éligibles pour une chimiothérapie à base de cisplatine ont été recrutés et répartis aléatoirement en deux groupes :- Un bras expérimental recevant le durvalumab en combinaison avec la NAC ;
- Un bras de contrôle recevant uniquement la NAC.
Les critères d’évaluation principaux comprenaient la survie sans événement (EFS) - définie comme l'absence de progression de la maladie, de récidive ou de décès - et la survie globale (OS). Des critères secondaires ont exploré la qualité de vie des patients et les profils de sécurité et de tolérance au traitement. Les réponses pathologiques complètes (pCR) et les biomarqueurs de prédiction de réponse au traitement ont également été mesurés.
Les travaux démontrent que l’’ajout de durvalumab à la chimiothérapie néoadjuvante améliore significativement l’EFS. Une réduction de 18 % du risque de progression ou de décès a été observée. La médiane d’EFS augmente dans le groupe durvalumab par rapport au groupe contrôle, mettant en évidence l’efficacité de cette combinaison thérapeutique. Les profils de toxicité sont globalement comparables entre les deux groupes. Des événements indésirables de grade ≥ 3 ont été observés chez 68 % des patients sous durvalumab. Les effets secondaires les plus fréquents incluent des réactions gastro-intestinales et hématologiques. Leur gestion a permis de limiter le taux d’abandon du traitement, témoignant d’une bonne tolérance globale.
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Vers une nouvelle ère pour le traitement du MIBC
Le MIBC est un cancer associé à un risque élevé de progression et de récidive malgré les traitements actuels. Bien que la chimiothérapie néoadjuvante à base de cisplatine améliore les taux de survie, son efficacité reste limitée. L’intégration de l’immunothérapie en traitement néoadjuvant représente une piste prometteuse pour renforcer la réponse tumorale et améliorer le contrôle de la maladie.L’étude NIAGARA avait pour objectif d’évaluer l’efficacité et la sécurité du durvalumab, en combinaison avec une chimiothérapie néoadjuvante chez les patients atteints de MIBC. En mesurant des critères comme l’EFS et l’OS, cette étude visait à déterminer si cette stratégie pouvait prolonger la réponse thérapeutique et réduire le risque de récidive après la cystectomie radicale.
Les résultats confirment que l’ajout du durvalumab à la NAC améliore significativement l’EFS. Cette combinaison semble retarder la progression de la maladie tout en présentant un profil de sécurité gérable.
Toutefois, des limites subsistent, notamment l’identification des patients les plus répondeurs et l’optimisation des biomarqueurs prédictifs. L’impact à long terme sur la survie et la tolérance aux effets secondaires doit également être précisé. Les recherches futures devront affiner les stratégies combinées et explorer de nouvelles associations pour maximiser l’efficacité. Avec ces avancées, l’immunothérapie néoadjuvante pourrait s’imposer comme un nouveau standard pour le MIBC, améliorant les perspectives des patients à haut risque.
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Source(s) :
Saylor, B. (2024). NIAGARA: Durvalumab plus chemo improves EFS and OS in cisplatin-eligible MIBC ;
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