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18/02/2025

CMT2A, vers la fin d’une impasse thérapeutique ?

Neurologie

#Neurologie  #MaladieDeCharcot  #Neuropathie  #CMT2A  #MFN2

La maladie de Charcot-Marie-Tooth de type 2A (CMT2A) est une neuropathie sensorimotrice héréditaire rare, provoquée par des mutations du gène MFN2. Essentielle à la fusion mitochondriale et au bon fonctionnement des neurones périphériques, cette protéine joue un rôle clé dans la transmission nerveuse. Sa mutation entraîne un dysfonctionnement énergétique des cellules nerveuses et une dégénérescence progressive des nerfs périphériques. Cette altération se traduit par une faiblesse musculaire progressive et des troubles sensoriels.


À ce jour, aucun traitement curatif n’existe. La prise en charge repose sur des approches symptomatiques, telles que la kinésithérapie. La prise en charge est d’autant plus complexe que les mutations de MFN2 n’affectent pas uniquement la fusion mitochondriale. Elles altèrent également le transport axonal et perturbent la mitophagie, le processus de recyclage des mitochondries endommagées. Il ne suffit pas de restaurer la fusion mitochondriale, mais aussi de corriger les dysfonctionnements énergétiques et nerveux pour espérer ralentir la progression de la maladie.

Cette étude explore les avancées thérapeutiques récentes et les stratégies émergentes pour traiter la CMT2A.


Maladie de Charcot, une piste enfin prometteuse ?

Différentes approches thérapeutiques visant à corriger les anomalies mitochondriales et axonales associées à la CMT2A ont été portées à l’essai. Pour tester l’efficacité de plusieurs stratégies expérimentales, divers modèles cellulaires dérivés de patients et modèles murins génétiquement modifiés ont été étudiés. L’impact des traitements a été évalué à l’aide d’analyses fonctionnelles : dynamique mitochondriale, viabilité neuronale et conduction nerveuse. Les effets de l’activation de la MFN2, de la thérapie génique et des inhibiteurs de SARM1 ont été comparés afin d’identifier les approches les plus prometteuses.

Les résultats ont révélé que l’activation pharmacologique de la MFN2 par des peptides spécifiques permet de restaurer la fusion mitochondriale et d’améliorer la fonction énergétique des cellules nerveuses. Par ailleurs, la thérapie génique, combinant interférence ARN et remplacement du gène MFN2, a corrigé les anomalies mitochondriales dans des modèles cellulaires et murins, suggérant une amélioration potentielle de la transmission nerveuse. Enfin, les inhibiteurs de SARM1 ont montré une capacité à ralentir la perte neuronale et à préserver l’intégrité des fibres nerveuses. Ces découvertes ouvrent la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques qui pourraient modifier l’évolution de la CMT2A.


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Un pas de plus vers une thérapie efficace

La maladie de Charcot-Marie-Tooth de type 2A est une neuropathie héréditaire rare causée par des mutations du gène MFN2, altérant la dynamique mitochondriale et entraînant une dégénérescence progressive des nerfs périphériques. Cette pathologie provoque une faiblesse musculaire et des troubles sensoriels, limitant fortement la mobilité des patients.

Cette étude visait à explorer les avancées récentes sur les stratégies thérapeutiques potentielles pour la CMT2A, en mettant en avant des approches comme l’activation de la mitofusine 2, la thérapie génique et l’inhibition de SARM1.


Cette étude met en lumière des avancées prometteuses pour traiter la CMT2A. Les approches testées offrent des perspectives encourageantes pour ralentir la progression de la maladie. Toutefois, aucune thérapie n’a encore atteint le stade clinique. Les modèles actuels de la maladie ne reproduisent pas totalement les mécanismes physiopathologiques observés chez l’Homme, et l’efficacité des traitements reste à démontrer en conditions réelles. La nécessité d’une meilleure compréhension des interactions entre MFN2 et d’autres voies cellulaires demeure cruciale pour affiner les traitements.

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Source(s) :
Alberti, C., et al. (2024). Charcot-Marie-tooth disease type 2A: an update on pathogenesis and therapeutic perspectives. Neurobiology of Disease, 106467 ;

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